Pas de rassemblement dans le monde
et aux Comores pour célébrer la fête du travail. Un mal pour un
bien ! Car depuis belle lurette les rassemblements formels
autour du premier mai ont perdu leur charge combative autour de
revendications qui participaient à l’éveil de la lutte contre
l’exploitation de l’homme par l’homme. Aux Comores chaque
premier mai témoignait de la descente aux enfers de la centrale
syndicale menée par Salim Souleymane (Holo). Du premier mai ne reste
que la journée chômée et payée
En ce premier mai 2020, le
confinement et/ou l’interdiction de regroupement oblige à une
célébration spéciale de la fête du travail. Réfléchir !
Faire le bilan des luttes pour le progrès économique et social,
pour la démocratie et les libertés individuelles. Spécialement
quel rôle les travailleurs doivent jouer le lendemain d’un
coronavirus qui a ébranlé l’humanité entière ? Comment
faire « changer de base » au monde ?
Un bref rappel de l’histoire
de la "fête du travail".
Le premier mai est un des produits
des luttes ouvrières pour une journée de travail de 8 heures au
lieu des 10 en cours à la fin du 19ème siècle. Le 1er
mai 1886, les syndicats américains déclenchèrent une lutte
nationale qui mobilisa plusieurs milliers d’ouvriers. On imagine
les affrontements avec la police. A Chicago on dénombra plusieurs
morts. Des ouvriers furent condamnés et exécutés. Voilà l’origine
de la fête du travail. La lutte contre l’exploitation de l’homme
par l’homme.
Le 1er
mai fut proclamé en 1890 fête du travail par la 2ème
Internationale. "L'Internationale ouvrière fut fondée, à l'initiative notamment de Friedrich Engels, par les partis socialistes et ouvriers d'Europe lors du congrès de Paris en juillet 1889 ; elle est aussi connue sous le nom de Deuxième Internationale, ou Internationale socialiste" (wikipedia). Les ouvriers suivirent la directive de l’Internationale
à partir du 1er
mai 1990. La « fête du travail » finit par s’imposer
au monde.
Quel lendemain du coronavirus et
quel rôle pour les travailleurs
Les constations sont claires :
- La pandémie a révélé la
fragilité des grands pays et de leurs dirigeants. Ceux qui imposent
leurs intérêts aux autres, les Trump, Macron et autres ont étalé
au grand jour leur incapacité à protéger leur pays et le monde de
la catastrophe sanitaire. Des fieffés menteurs pour cacher leur
misère.
- Le système néo libéral marche
sur la tête. L’argent roi a mené à une quasi destruction des
systèmes de santé qui ont étalé une incurie inimaginable :
des grands pays obligés de mentir pour cacher le déficit en
masques. D’un autre coté les mal payés, ceux des métiers
dédaignés se sont révélés les plus indispensables à la vie
économique et sociale. Ce sont eux, le personnel soignant de base,
les caissières, les éboueurs, les livreurs, etc. qui affrontent en
premier ligne le covid-19 pendant que ceux des lumières attendent
les « beaux jours » dans leur confinement luxueux.
- La
personne humaine est la même, noire blanche ou jaune, du sud comme du
nord, des pays riches ou des « damnés de la terre », le
covid-19 a balayé
les
thèses suprématistes blanches ou jaunes de tous les bords et de toutes les
nuances.
- Sans l’activité nocive de
l’homme engagé dans une course mortifère pour le profit maximum,
la nature reprend ses droits. Un peu plus d’un mois et les
pékinois, comme les parisiens, etc. découvrent leur ciel ;
peuvent observer leurs monuments. Quel spectacle de voir des animaux
s’approprier les rues des grandes métropoles internationales !
Qui peut nier l’action
dévastatrice du système néolibéral ? Qui peut nier qu’il
est possible de revenir en arrière de sauver la vie humaine sur la
planète terre ?
On pourrait continuer sans doute.
Mais l’essentiel est là et il interpelle chacun de nous. Les
patrons ont déjà affiché leur credo : il faudra rattraper le
temps perdu ; il faudra travailler plus ; il
faudra arrêter certaines délocalisations ; etc.
D’un autre côté on
perçoit des réflexions fondamentales sur le sens de la vie, sur les
solidarités indispensables, sur une organisation possible du système
de production et de répartition des richesses, sur
le rétablissement d’une société fondée sur des valeurs autre
que le dieu-argent.
Comment
les choses vont-elles évoluer ? Quel
lendemain ? Question ouverte s’il en est
Idriss (01/05/2020)
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