Nous publions in extenso, la lettre que Monsieur Nicolas Moussa M’madi, Directeur Général du CHN EL MAAROUF nous a adressée.
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Nous nous réjouissons de l’intérêt accordé à notre modeste blog par le DG d’El Maarouf et nous le remercions de tout cœur. Nous saluons son esprit de dialogue et de considération de l’opinion publique.
Il va de soi que nous sommes tous animés par la volonté de contribuer à parfaire le système de santé de notre pays dont le CHN est la pierre angulaire. Les titres de nos articles mettaient en relief précisément l’amélioration du système en tirant les leçons d’un drame qui a touché beaucoup de monde. C’est une constance dans nos engagements à tous les niveaux et dans tous les domaines.
Notre démarche positive nous conduit à ne pas insister sur les insultes de votre Responsable de Communication ni sur les suspicions d’instrumentalisation d’un drame à des fins politiciens. Une accusation trop facile et largement utilisée pour faire obstacle à toute contestation.
Nous n’appartenons à aucun camp. Nous relevons et dénonçons chez les uns et les autres ce qui nous paraît contraire aux intérêts bien compris de notre peuple. Nous exprimons notre colère face aux situations inacceptables mais nous ne nous laissons jamais guider par la colère. Notre blog en témoigne éloquemment.
A cet égard nous rejetons catégoriquement votre accusation de diffamation. Les faits sont établis publiquement à travers le communiqué de l’hôpital, les déclarations à la presse du médecin chef des urgences et votre lettre.
Le CHN disposait de trois dispositifs d’oxygénation. Quand un quatrième patient se présente à « 19h10 ou 19h11 », il a fallu agir en urgence et ce patient n’a pu être oxygéné qu’à « 19h20 ». C’est ce que les non professionnels comme nous, avons traduit en absence d’oxygène et cela correspond bien aux faits quelles que puissent être les jeux de mots auxquels on peut se livrer. Car la question ne concerne pas la disponibilité d’oxygène mais les disponibilités des dispositifs d’oxygénation de patient en détresse. C’est cela l’insuffisance criante que nous dénonçons.
Cet incident et son écho vous ont conduit à multiplier en quelques jours les dispositifs d’oxygénation. De trois ils sont passés à six, votre urgentiste en chef a déclaré dans la Gazettte de ce jour, que ce nombre est porté à 13. Nous vous en félicitons. Nous vous encourageons à persévérer sur cette voie que vous appelez REX et à remporter des nombreux succès tangibles.
Vous nous reprochez de décrire une situation du CHN qui n’a plus cours. Heureusement qu’il y a eu des progrès, en particulier sous votre direction. Non seulement nous ne les ignorons pas mais nous les saluons et tentons d’y contribuer. Mais force est de reconnaître que nous sommes loin des standards internationaux, voire au niveau de notre région sud-ouest de l’Océan Indien.
Comment nier l’état déplorable de notre système de santé. Un système malade dont on n’a pas encore établi un diagnostic exhaustif. Pire des médecins le soulignent publiquement. Le Dr Souhadj dans une interview à Alwatwan, Dr Djabir dans la Gazette mettent en cause un corporatisme extrêmement dangereux de la profession et en viennent même à indexer le Conseil de l’Ordre des Médecins des Comores.
Le chemin du redressement est long, sinueux et parsemé de sérieux obstacles (institutionnels, humains, financiers, etc.). Nous vous souhaitons du courage et vous assurons de notre soutien, en applaudissant ou en protestant.
Idriss (18/11/2020)
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