Accéder au contenu principal

QUE LE DÉCÈS D’ADINA SERVE LE PAYS

Adina au Jardin de la Paix, les animations où il excellait

Adina est parti. Il n’est pas exagéré d’affirmer que le pays tout entier le pleure. Adina n’est plus de notre monde mais il ne nous quittera jamais. Ses œuvres accompagneront notre génération et les suivantes. Certains ont mis en lumière ses qualités d’homme, tout particulièrement sa modestie. Les hommages posthumes mérités se multiplient et rivalisent dans le bon sens. J’ai essayé de le faire hier, jour de son enterrement, mais mon émotion ne me l’a pas permis.

J’interviens parce que je suis très en colère. Je voudrais que les conditions de la disparition d’Adina soient clarifiées et provoquent si besoin une vive réaction populaire. Les Comoriens ne peuvent pas continuer de mourir à El Maarouf et ailleurs comme des moins que rien ! Dans le domaine de la santé, on n’a pas le droit à l’erreur ; pire l’irresponsabilité confine au crime.

Il convient d’utiliser le nom d’Adina pour changer les choses. C’est lui rendre justice. Ce serait le meilleur hommage à lui faire, lui dont l’esprit de servir l’autre était admirable.

Il semble en effet qu’Adina n’aurait pas bénéficié des soins appropriés qui l’aurait peut-être sauvé. Comme cela arrive trop souvent, EL MAAROUF manquait d’oxygène pour traiter les malades. Amené aux urgences suite à une crise, Adina qui souffrait d’insuffisance respiratoire, est décédé en quelques heures. Il n’y avait pas d’oxygène pour l’intuber. Les praticiens ont procédé à des massages cardiaques en vain.

Le témoignage est du propre fils d’Adina. Il faut peut-être le vérifier. Mais quelles que soient les circonstances chacun sait qu’il ne s’agit pas de situation exceptionnelle et quand bien même.

Le Directeur d’EL Maarouf, lui qui parade à la tête d’établissement sanitaire de référence du pays, lui qui est prompt à sévir contre son personnel doit s’expliquer dans le détail : comment El Maarouf peut-il manquer d’oxygène ? Ne s’agit-il pas d’homicide involontaire, par irresponsabilité, commis contre des personnes innocentes ?

Le Chef de l’État, la Ministre chargée de la Santé doivent assumer leurs responsabilités car elles sont directement engagées et nous dire les mesures urgentes qui seront prises pour que pareille incongruité ne se reproduise plus ?

Si des gens sont décidés à s’organiser pour pousser plus loin ces revendications, je suis à leur disposition.

Idriss (07/11/2020)



Commentaires

Charani Moinafatima a dit…
Bonjour,
Merci pour ce cri d'alarme. Ce dont vous décrivez concernant notre artiste, c'est récurrent à El Maarouf.J'ai récemment fait une vidéo pour le dénoncer et je ne suis pas la seule. Comme tu le dis si bien, il faut se soulever comme un seul homme est dire assez: on ne peut pas laisser ces gens là, de surcroît, payés par l'argent du contribuable, jouer avec nos vies! Et aussi longtemps qu'on laisse faire et qu'on continue à dire "ndizo mgwandzawo", rien ne changera.
De tout cœur avec toi frère Idriss
Qu'il repose en paix

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...