La disparition rapide et brutale d’Omar Mhoussine bouleverse le pays et constitue, à mon avis, une alarme pour nous autres, encore en vie.
Omar part dans la force de l’âge, plein d’ambitions, avec des réalisations remarquables derrière lui. Il fut incontestablement un homme d’affaire audacieux et dynamique. Une perte inestimable pour le pays.
Jusqu’à la dernière minute Omar a tenté de servir. C’est ainsi qu’il faut aussi interpréter son dernier appel de détresse. Se sauver et prévenir les autres. Samba n’est pas à la hauteur de la guerre à mener. Les conditions humaines, matérielles et financières ne permettent pas une prise en charge des patients, des patients de plus en plus nombreux.
Autre élément qui ressort. A Samba tout le monde est logé à la même enseigne. Connu ou inconnu, riche ou pauvre. Ce qui est une excellente chose. Mais cela milite aussi pour que tous ensemble nous nous levions pour exiger que des moyens conséquents soient mis à la disposition de Samba. Car des éléments tangibles induisent des inquiétudes sur l’avenir.
Comment en effet comprendre et accepter qu’un haut personnage de l’État taxe Omar Mhoussine de diffusion de fausses informations sur Samba ? Un appel de détresse mensonger ? Tout de même ! La situation qui prévaut à Samba n’est pas un mystère !
Comment en effet comprendre et accepter qu’un haut personnage de l’État s’en prenne au peuple tout entier qualifié d’ingrat face aux bienfaits de son pouvoir ? Quelle arrogance et quelle suffisance ?
Comment en effet comprendre et accepter qu’un haut personnage de l’État déclare que c’est aux communautés villageois de se prendre en charge puisque l’État ne peut pas tout assumer ? Le pays abandonné à lui même. L’État démissionnant de ses prérogatives.
Belou, Directeur de Cabinet du Président et Chef du parti gouvernemental, personnage de premier plan du pouvoir a encore une fois, dépassé les limites dans son interview diffusé dans les réseaux sociaux.
On tombe des nues car dans son discours le président Azali laissait penser le contraire. Mieux ou pire, il avait indiqué que c’est lui même désormais qui prenait la direction directe de la Coordination, l’état major de la guerre contre le coronavirus. On se réjouissait du terme de la gestion politicienne de la première vague durant laquelle l’esprit partisan de Houmed Msaidié a conduit à la non implication des meilleurs épidémiologistes du pays, a fini par ouvrir la porte à cette seconde vague mortifère.
Dans le doute, en attendant les dispositions nouvelles qui seront arrêtées par la présidence, nous devons nous mobiliser avec force afin d’exercer une pression tangible sur l’état major du combat contre la pandémie. Et la meilleure façon est de formuler des revendications précises et de les défendre par tous les moyens. Ci-dessous mes propositions :
1- Tous les médecins et soignants doivent être mobilisés et placés aux postes stratégiques appropriés. Aucune discrimination politicienne ne doit être tolérée. Cela doit s’accompagner de la reconnaissance du pays et se traduire par des rémunérations appropriées et l’assurance de leurs conditions de travail.
2- Samba doit être exclusivement réservé aux malades et voir ses moyens en personnel et équipement considérablement renforcé. On devrait assurer une permanence opérationnelle (4 équipes qui se succéderaient tous les 6h)
3- Dans chaque district sanitaire et partout où c’est possible, des lieux d’isolement des asymptomatiques doivent être institués avec un protocole précis. La coordination bénéficiera du soutien concret des communautés dont certains ont déjà commencé à prendre des initiatives dans ce sens.
4- La vaccination doit constituer une question publique posée et à résoudre
5- Chaque citoyen se tient prêt à répondre bénévolement présent à toute sollicitation concernant la guerre contre le coronavirus.
6- La cellule de communication de la Coordination doit maintenir le peuple informé sereinement et en toute franchise, ce qui évitera les infox.
Idriss (27/01/2021)
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