Je diffuse dans son intégralité une déclaration de CDISCOM ( Collectif de Défense de l’Intégrité et de la Souveraineté des COMORES), une organisation patriotique comorienne dans l'émigration en France.
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Cette mise en scène de l’aide au développement d’un continent riche par un état en difficultés économiques est une insulte à l’intelligence. La France ne peut plus continuer ses fanfaronnades de grande puissance, pour plusieurs raisons. Par ailleurs, de quoi ont eu peur les 17 chefs d’état du sommet de Paris, en évitant soigneusement de rencontrer la diaspora africaine, premier bailleur du continent (49 milliards de dollars en 2019) ?
Nous évoquons une dizaine de ces raisons, en affirmant notre rejet total de ces sommets attrape–nigauds.
1- Avec ses 65 millions d’habitants, et une dette publique qui frise les 118% du PIB, la France ne doit plus prétendre «aider économiquement» un continent de près de 1,3 milliard d’habitants dont la dette publique voisine 41% !
2- La France doit se rendre compte qu’elle n’a plus le monopole du partenariat économique dans ce qu’elle croit à tort être son pré carré. Car les besoins en investissements de l’Afrique dépassent de loin les capacités d’un pays de taille moyenne comme la France. La France doit se mettre à jour et comprendre qu’elle n’a plus de marché captif en Afrique, et qu’elle est en compétition avec les puissances en présence telles que la Chine, le Brésil, la Russie …
3- En réalité c’est l’Afrique qui a toujours enrichi la France. Depuis l’esclavage jusqu’à nos jours la France n’a cessé de piller les hommes, les ressources naturelles et le fruit du travail des Africains. Prenons un seul cas, pour illustrer : la société ELF, un fleuron de l’industrie française (un état dans l’état par sa dimension économique) a atteint son niveau de richesse grâce aux hydrocarbures exploités quasi gratuitement au CONGO-BRAZZAVILLE et au GABON!
4- C’est le mécanisme de la françafrique qui a plombé le décollage économique des anciennes colonies françaises. Au point qu’aucune (ancienne) colonie française d’Afrique ne figure dans les Top 10 des pays africains émergents ! Observons que, comparativement, les anciennes colonies britanniques d’Afrique ont pu prendre leur envol après leur indépendance (LE GHANA, LE NIGERIA, LE KENYA).
5- On ne peut pas faire confiance à un pays qui a recolonisé les COMORES en occupant l’île de Mayotte, contre les droits nationaux et internationaux (ONU), en dépit des dénonciations de l’Union Africaine, de la Ligue Arabe,… et de celles émanant de la solidarité de tous les anti impérialistes du monde ! L’une des conditions préalables d’une relation saine entre la France et l’Afrique est que la France respecte la souveraineté des Comores sur Mayotte.
6- On ne peut pas faire confiance à un partenaire qui continue de déployer des bases militaires en Afrique (TCHAD, MALI, CENTRAFRIQUE …) alors que les peuples africains se soulèvent contre ces bases et contre les dictateurs qui les accueillent ! Nous ne voulons aucune base militaire de quelque pays étranger que ce soit en Afrique !
7- On ne peut pas dialoguer sérieusement avec le président Macron, qui a proclamé sa rupture avec la françafrique en début de mandat, et qui vient d’illustrer, en fin de mandat, un tel cynisme dans la tragédie du TCHAD!
8- La nature du colonialisme français est de prendre et non pas de donner, et la France n’a jamais brillé ni par sa générosité, ni même par son équité ! Prenons l’exemple simple de la «cristallisation» des retraites, imposée aux militaires d’origine africaine! Si l’équité lui dictait de rembourser cette dette, avec les intérêts cumulés sur des dizaines d’années, la France rembourserait des milliards! Exigeons le remboursement de cette dette du sang versé des Africains pour libérer la France du nazisme.
9- Par ces sommets, la France cherche à récupérer et à se dévoyer. La vraie finalité de ces sommets de Paris ou de Montpelier c’est de faire avaliser la monnaie ECO de l’UEMOA comme perpétuation des mécanismes du Franc CFA! Or, le Franc CFA est ce nazisme monétaire que la France inflige aux Africains depuis sa création en décembre 1945 !
10- Honte aux dirigeants africains du sommet de Paris, qui ne sont même pas choqués par la charge symbolique du choix de la date du sommet de Paris ! Date fixée à deux jours de la date anniversaire du rétablissement de l’esclavage par Napoléon Bonaparte: décret du 20 mai 1802 ! Ils doivent tous démissionner !
Pour toutes ces raisons, nous appelons à manifester haut et fort notre rejet de ces simulacres de sommets, passés et à venir, particulièrement au sein de la nouvelle dynamique unitaire panafricaine.
CDISCOM - Paris ce 22 mai 2021
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