Accéder au contenu principal

OFFENSIVE FRANÇAISE SUR LA QUESTION DE MAYOTTE

Dans le cadre de la direction tournante de la COI, la France inaugure son mandat par une charge agressive « Mayotte est française » contre les Comores. Une offensive inadmissible parce que contraire à la Charte de la COI.

Le gouvernement comorien a réagi par une déclaration du ministère des affaires étrangères. C'est le moins que l'on puisse faire, protester formellement. Mais il faudrait un peu plus, en premier lieu pour arrêter le massacre des Comoriens dans le bras de mer Maore Ndzuwani.

Remarque à souligner : les français à la tête de la COI, ses options s'affichent au grand jour, sans fioritures ni atermoiements. Par contre durant le mandat de cinq ans de Bolero, aucune initiative prise. Même sur le visa mortifère de Balladur, on n'a rien entendu. Bolero s’est comporté comme s'il n'était pas Comorien ! Et avec son style si particulier se présentait comme objectif, au dessus de la mêlée, au service de la COI. Comme si celle ci primait sur son pays.

En tout cas on doit bien cerner la stratégie française pour valider son annexion de l'île comorienne. Elle s'articule pour une large part sur la COI.

1ère étape : Obtenir la participation aux jeux des jeunes de la COI de Maore en tant qu'entité distincte des Comores. Tous les pouvoirs avant Azali 1 avait refusé malgré des vives pressions de la France. Azali le concéda et ouvrit une brèche

2ème étape : exploiter la brèche ouverte pour intégrer progressivement Maore dans toutes les institutions de la COI

3ème étape : Constatant l'intégration réussie acceptée sans problème par l’État comorien, assurée de la capitulation comorienne, la France acheva le processus de départementalisation de Maore

4ème étape : l'étape en cours, arracher au gouvernement comorien, l'acceptation de l'annexion de l'île. Imposer au monde le fait accompli français.

Par divers subterfuges, la France intégra des Maorais dans ses délégations durant ses "négociations" avec les Comores. Sous Ikililou la pilule fut avalée sans trop de mal par les dirigeants comoriens.

La France a cru transformer l'essai en 2015, lors des jeux tenus à la Réunion. Les sportifs comoriens ont fait échouer cette tentative. Voir la vague patriotique d'août 2015 qui est à l'origine de l'idée des assises nationales et de la création du Mouvement du 11 août.

Échec mais pas mat. La France est répartie en recherchant à impliquer l’État comorien dans la lutte contre "l'immigration clandestine". Succès facile remporté avec l'accord de juillet 2019 (voir mon article sur mon blog ici).

Nouvelle offensive agressive à partir de la tête de la COI avec l'espoir de parachever l’annexion de Maore. Le pays doit en être conscient. Il faut espérer et se battre pour que cette réaction timide du gouvernement ne soit pas de la poudre de perlimpinpin mais qu'elle débouche sur un changement d'attitude.

On le verra rapidement si l’État se bat pour la réinscription de la question de l'île comorienne de Maore à l'ordre du jour de la prochaine AG de l'ONU, en septembre prochain, ce qui inévitablement conduira à une condamnation de la politique française aux Comores. On devrait axer notre riposte sur la suppression immédiate et sans condition du visa Balladur pour des raisons humanitaires.

On entend des gens prétendre que crier que Maore est comorienne ne sert à rien, etc. que ce n’est pas l’ONU qui fera revenir Maore dans l’État comorien. Cela a l’apparence de la vérité. Par contre c'est une argutie qui ferme toutes les portes. 

La vérité c’est que depuis l’assassinat d’Ali Soilihi, l’État comorien ne dit rien, ne fait rien de conséquent. Dans le meilleur des cas, on a droit à des discours formels qui ne gêne pas la France.

La vérité c’est que notre pays, à travers ses dirigeants ne se bat pas, caresse la France ce grand ami, dans le sens du poil. La France a donc progressé et les Comores ont régressé jusqu’à cette situation calamiteuse où Maore n’a jamais été aussi loin.

Sans bataille, il ne peut jamais être question de victoire. Notre pays doit se secouer et trouver les meilleurs moyens de défendre son intégrité territoriale. C’est une question stratégique à laquelle tient le peuple et pour laquelle il ne se déclarera jamais vaincu.

Idriss (09/07/2021)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...