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Impayable Union Africaine (UA)!

M. Bankole Adeoye, chef de la délégation de l’Union Africaine aux Comores, a créé la stupeur dans sa conférence de presse du 15/09/2021. Car si les dirigeants de l’UA sont friands en formules alambiquées, lui fut on ne peut plus clair. Le président Azali a tout bon et l’Opposition tout faux

Avec son schéma classique pouvoir-opposition, M. Adeoye semble à mille lieux de la situation concrète du pays. Comment peut-il ignorer que l’Opposition et une grande partie de l’opinion comorienne conteste la légitimité de la présidence Azali ? Une série de faits ont conduit à une mise en cause de sa présidence : dissolution arrogante de la Cour Constitutionnelle, référendum constitutionnel à trop faible participation, fraude à grande échelle lors des présidentielles de 2019 ; des scrutins que l’Union Africaine n’a même pas pu encaisser tellement le pouvoir avait dépassé les bornes. Les Comores ont connu des situations calamiteuses, y compris des accès au pouvoir par coup d’État et pourtant, jamais un Chef d’État n’a été contesté dans ses fonctions. Le président Azali a dirigé le pays de 1999 à 2002 après son putsch sans remise en cause de son statut de Chef de l’État. Pourquoi en va-t-il autrement aujourd’hui où il est voté ? Depuis ses assises de 2018, le président Azali croît avoir les coudées franches pour agir à sa guise, sans aucun respects des lois, même de celles qu’il a lui même fait voter, même les plus simples comme la parité femme-homme dans la composition de ses gouvernements ! Il affiche une arrogance qui frise le mépris du peuple.

Et que dire du distinguo entre « détenus » politiques et « prisonniers » politiques ! Comment peut-on considérer un ancien Chef de l’État en prison sans jugement depuis plus de trois ans comme n’étant pas un prisonnier politique ? Cela ne tombe-t-il pas sous le sens ? Peut-on considérer les prises de positions de ce Responsable de L’UA comme crédible ? Est ce que la Commission Paix et Sécurité de l’Union Africaine les avalisera ?

En tout cas, ces prises de position de M. Adeoye interpellent les dirigeants de Opposition officielle. Peut-elle encore miser sa stratégie de conquête du pouvoir sur ce qu’elle appelle la Communauté Internationale (CI) ? Ce camouflet devrait dessiller leurs yeux.

La CI aux Comores c’est l’UA et la France qui mènent la danse. Les journalistes qui savent interpréter la politique française aux Comores (Brunos Minas à Mayotte 1ère) considèrent que le président Azali est pour l’instant le meilleur cheval aux yeux des dirigeants français parce qu’il n’y aurait pas d’autres hommes d’État !

Quant à l’UA, notre organisation continentale, elle ne peut être que l’organisation des gouvernements des pays africains, des dirigeants coupés de leur peuple respectif et attendant son financement de l’Europe, principalement de la France. Dans des cas exceptionnels, elle peut jouer un rôle positif, comme ce fut le cas en 2006 quand l’AMISEC (armée sud africaine) a sécurisé les présidentielles ou en 2008 quand une armée africaine a délogé le chef de guerre séparatiste Mohamed Bacar de Ndzuwani. Il ne faut donc pas trop y compter. 

Peut on en espérer un éveil de l’Opposition ? La suite nous le dira.

Les patriotes du pays comprennent de plus en plus que l’espoir du peuple comorien réside dans l’émergence d’Organisations patriotiques fondant leur pratique sur des programmes (diagnostic - préconisations) articulés autour d’un patriotisme social et international.

Idriss (17/09/2021)

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