Accéder au contenu principal

La question de Maore à l’ONU

Demain 21 septembre 2021 à New York, ouverture officielle de la 76ème Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies. Pour les Comores un non événement, un rituel qui pèse lourd sur les finances publiques.

De 1976 à 1996, à chaque AG, le monde débattait de la « question de l’île comorienne de Mayotte » et dénonçait la politique coloniale française à travers une résolution. On conçoit que cela gênait considérablement la France. Le « pays des droits de l’Homme » mis à nu.

Tout a donc été fait par la France pour obtenir de ses laquais comoriens le retrait de la « question de l’île comorienne de Mayotte » de l’Ordre du Jour de l’ONU. Le prétexte invoqué : ces résolutions gênaient l’instauration d’un débat apaisé entre les Comores et la France pour trouver une issue à la décolonisation partielle des Comores. Le champ libre pour la France qui pouvait avancer dans son processus d’annexion de Maore. Car la France n’a jamais accepté d’aborder la « question de l’île comorienne de Mayotte » dans le fond. Pour elle Maore est française c’est tout. Comme l’a dit un président français, il n’appartient à personne de décider quel territoire est français ou non !

Depuis 1996, la « question de l’île comorienne de Mayotte » a disparu de l’OJ de l’AG de l’ONU. De nombreux pays ne savent même plus de quoi il s’agit. A l’ONU comme dans les autres concerts internationaux, les laquais comoriens de service se trouvent obliger de l’aborder, . Au fil du temps, cela est devenu un rituel dont les Chefs d’État comoriens s’acquittent de moins en moins, de la poudre de perlimpinpin jetée aux yeux des Comoriens.

Le pays semblait avoir accepté le fait accompli français à Maore. Des cartes de Comores de trois îles circulaient dans le pays, trônant même dans des bureaux officiels. Au visa Balladur imposé par la France, les Comores avaient ajouté le leur. La destination Maore devint étrangère, etc. On abandonna le multilatéral pour un bilatéral illusoire qui apparut de plus en plus clairement comme une vraie capitulation. On tenta de couvrir la forfaiture avec des sophismes du style les résolutions de l’ONU ne solutionnaient pas le problème, etc.

Les choses ont commencé à changer en 2005, lorsque le président de l’époque, Azali accorda à Maore la possibilité de participer aux jeux internationaux des îles de l’Océan Indien JIOI en tant qu’entité indépendante. Naquit alors en riposte à cette trahison, le Comité Maore (CM) aux Comores, le Comité Comores Maswa Mane (CCMM) en France.

Le CM et le CCMM menèrent combat contre cette décision d’Azali qui ouvrit une brèche dans le dispositif d’isolement de Maore française qui allait se révéler le point de départ du processus de départementalisation de l’île comorienne.

Des succès furent enregistrés : instauration du 12 novembre JOURNÉE NATIONALE MAORE, une fête nationale. Désormais chaque prétendant au pouvoir se devait d’affirmer sa défense de l’intégrité territoriale.

Le CM et d’autres comités qui avaient pris la suite du CCMM se battaient pour la réinscription de la « question de l’île comorienne de Mayotte » à l’OJ définitif des AG de l’ONU. La semaine autour du 12 novembre donnait lieu à divers manifestations culturelles patriotiques, célébrant l’unité de nos quatre îles et la célébration officielle était devenue un événement à retentissement national. Le 12 novembre était célébrée dans chaque île sauf bien sûr à Maore où la France imposa par la force une pensée unique sur l’appartenance de Maore à l’État comorien. Parfois les médias nationaux y contribuaient et certains gouvernants y prenaient part.

Force est néanmoins de regretter que ce combat perd de son ampleur au fil du temps. Pire encore l’Opposition officielle intervient de moins sur moins sur la question de Maore. Elle s’est plusieurs fois rendus à Genève contre Azali mais jamais contre le maintien de Maore sous colonisation française.

Notre espoir est que l’éveil des jeunes au patriotisme ne se limite pas au combat contre le pouvoir en place mais s’étende à la lutte pour l’intégrité territoriale, contre le colonialisme et contre le séparatisme.

Dans tous les cas, le combat pour Mayotte comorienne ira jusqu’au bout !

Idriss (20/09/2021


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...