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RASSEMBLER LES FORCES DE PROGRES

De temps en temps, des personnes s’insurgent sur la multitude de partis et organisations politiques comoriennes. Les réseaux sociaux s’en font l’écho. Je perçois une sorte de reproche depuis le lancement de UKOMBOZI ou bien une résistance à s’investir sous une forme ou une autre malgré une sympathie perceptible. En tout cas, j’éprouve le besoin de soulever cette problématique du trop plein d’organisations politiques qui encombrent la scène comorienne et sèment la confusion. Ma perspective est positive en ce qu’elle cherche à ouvrir des portes.

Je m’adresse à ceux qui veulent détruire le système de domination impérialiste qui emprisonne notre pays et d’autres ; à ceux qui s’opposent au libéralisme qui mène le monde à sa ruine. La question qui se pose : comment unir ceux là ?

Cela ne peut pas être derrière un homme, un dirigeant qui tomberait du ciel tel « Mahomet envoyé par Dieu pour sauver l’Humanité ».

Certains dans les réseaux sociaux proposent de réunir les forces de gauche ! C’est quoi la gauche aux Comores ? Quelles sont les partis de gauche ? Cette modélisation du paysage politique comorien me gêne beaucoup. Elle me fait penser aux analystes africains, de plus en plus nombreux, qui considèrent que nous devons nous libérer des modèles de pensées occidentales, des concepts et des outils d’analyse du monde que l’occident libéral et impérialiste produit pour nous aliéner, nous empêcher de comprendre les processus de domination que nous subissons. Cette idée de penser par nous même, d’inventer nos concepts, de forger nos propres outils me paraît fecond même si bien évidemment elle n’implique nullement le rejet de tout ce qui vient du nord, en particulier des grands révolutionnaires qui ont fait avancer la pensée libératrice.

Incontestablement l’on ne peut s’unir que derrière un programme.

Malheureusement ce programme n’existe pas ou je ne le connais pas. Et ce n’est pas faute de l’avoir cherché. Aucune organisation politique comorienne n’a jusqu’à ce jour, publié un programme que l’on pourrait considérer comme un point de départ. Bien sûr il ne s’agit pas de promesses mirifiques, ni de propositions isolées sur quelques questions brûlantes.

Dans l’histoire politique comorienne depuis l’indépendance, seul le pouvoir Ali Soilihi avait avancé un programme politique conséquent. Une analyse profonde de la réalité nationale, de la domination impérialiste et des voies de développement centrées sur l’amélioration des conditions de vie des plus défavorisés. Malheureusement aucun mouvement soilihiste ou autre ne s’est constitué en adoptant ce programme comme leur héritage.

Comment faire alors ?

UKOMBOZI propose une élaboration collective d’un programme dans un cadre informel. Sans programme, impossible de parler de véritable adhésion à une organisation. Ukombozi n’est pas à proprement parler une organisation même si elle le devient peu à peu avec son élargissement.

UKOMBOZI se veut une plateforme ouvert qui permet à ceux qui le souhaitent de s’exprimer librement sur le pays, sur un sujet qui intéresse et qui se rapporte à la compréhension de la situation du pays. On a versé le programme d’Ali Soilihi comme d’autres reflexions dans les documents de base.

On a proposé un plan global du programme et un plan détaillé du préambule. Chacun peut s’exprimer librement, enrichir, modifier, etc. De synthèse en synthèse on finira par arriver à une cristalisation de l’intelligence collective.

De ce point de vue, UKOMBOZI en est arrivé à systématiser sa pierre angulaire : DU PATRIOTISME SOCIAL ET INTERNATIONAL (voir http://www.ukombozi.net/un-patriotisme-social-et-international/). Toute notre démarche doit se fonder sur ce paradigme. Partir des intérêts du pays pour aboutir aux intérêts du pays ; donner la priorité aux plus défavoriser, défendre les droits sociaux du peuple ; inscrire notre combat dans le panafricanisme et la lutte générale des peuples pour le progrès et la préservation de notre planète.

S’il y a une autre voie définie publiquement et qui serait plus pertinent, on ne demande pas mieux. On n’est pas attaché à une chapelle. Seulela libération du pays, la rupture avec la domination impérialiste nous motive. L’essentiel est de trouver les moyens concrets de travailler ensemble à la production du programme.

Idriss (22/10/2021)

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