Accéder au contenu principal

Une année scolaire sous les pires auspices

L’émotion suscitée par les résultats scolaires 2020-2021 est passée, on engage l’année scolaire 2021-2022 sans perspective. On nous vante l’agitation de Sarkosy, le nouveau ministre de l’éducation, un séparatiste non repenti, mais en réalité rien ne change. La descente aux enfers se poursuit.

L’école publique continue à péricliter.

Les bâtiments se dégradent, on trouve même des salles inexploitables du fait de leur état. L’image de cette école de Moya à Ndzuwani diffusée par RTMC révèle tout, rend compte du délabrement insupportable qui perdure et s’étend !


Les effectifs diminuent. Au point que des divisions doivent fermer. Au Lycée de Moroni l’évolution est significative et annonce la catastrophe prévisible. Quelques chiffres suffisent à fixer les idées : 2019-2020 52 divisions ; 2020-2021 40 divisions et 2021-2022 32 divisions, une baisse de plus de 20 % annuels. A ce rythme la règle de 25 élèves au moins par divisions fera disparaître en 5 ans le lycée historique du pays ! Déjà on peut s’interroger sur l’existence des lycées du district scolaire de Mitsamiouli-Mboude; six lycées condamnés à disparaître. Incroyable, invraisemblable. Voilà l’extrémité à laquelle le pays est conduit

Où se situe les responsabilités ?

- D'abord et en premier lieu l’État qui a abandonné ses responsabilités, qui sombre dans la démagogie et ne respecte pas sa carte scolaire, qui recrute des enseignants par clientélisme sans tenir aucun compte des compétences, qui s’adapte aux programmes des « bailleurs », etc, etc. On doit incriminer les politiques sans oublier de s’interroger sur la place et le rôle des cadres qui prospèrent dans le ministère de l’éducation.

- Ensuite les syndicats qui limitent leur combat au seul salaire, qui acceptent la dévalorisation de leur noble métier. L'avènement de Helo au Secrétariat Général de la Confédération des Travailleurs Comoriens (CTC) a encore aggravé les choses !

- Nous les parents qui optons pour des stratégies individualistes au lieu de nous inscrire dans un combat de salut national. L’expérience montre que le privé actuel est loin de constituer un palliatif sérieux, même pour ceux qui parviennent à inscrire leur progéniture dans les meilleures écoles privées du pays. La palme pour ceux qui expatrient leurs enfants, font éclater leur famille, bouleversent l’équilibre de leurs enfants aliénant leur avenir.

- L’esprit villageois démesuré. Est-il possible que chaque village ait son collège et son lycée ? Cela pose le problème des effectifs des divisions dans le village et dans la région mais aussi celui des ressources humaines : le pays ne dispose pas des enseignants de qualité pour faire face à des telles exigences.

- La tendance à vouloir suppléer l’État voire à le remplacer. Les financements des écoles par nos communautés ne sauraient suffire aux exigences scolaires des établissements. On doit apprendre à combiner l’action solidaire des communautés villageoises et la lutte pour que les gouvernants assument leurs responsabilités envers le pays.

Considérant la place et le rôle des enseignants, UKOMBOZI avait lancé https://www.ukombozi.net/ukombozi-declaration-n4-appel-aux-enseignants-et-a-leurs-syndicats/. Malheureusement non suivi d’effet.

En guise de conclusion

N’est-on pas en droit de parler de crime du président Azali contre notre pays. Car c’est lui, en tant que Chef de l’État qui est le principal responsable de tout ce qui nous arrive et ce dans tous les domaines ?

N’est-on pas en droit de s’indigner de l’attitude irresponsable des grandes organisations politiques et syndicales puisque c’est eux qui pourraient initier, impulser une résistance de grande envergure ?

Notre pays serait-il condamné par l’incurie, l’irresponsabilité, la passivité et le pessimisme ambiant ? Nous sommes certains à vouloir réagir, à travailler pour le surgissement d’une alternative de combat contre la domination impérialiste et de ses laquais, pour des conditions d’existence dignes du XXI° siècle pour les Comoriens.

Cela passe par l’unité des forces patriotiques autour d’un programme politique de principe, guide d’un combat de longue haleine.

Idriss (12/11/2021)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...