L’émigration
clandestine de jeunes africains vers l’Europe provoque des drames massifs. On
dénombre de plus en plus de Comoriens dans les naufrages en Méditerranée. Le 18
décembre dernier, une dizaine de victimes. Le ministère de l’intérieur publia
un communiqué marquant sa compassion et prodigua des recommandations de pure
forme.
Première
observation : le gouvernement comorien n’a jamais rien publié de la
sorte face aux drames innombrables qui se produisent sur le bras de mer Anjouan
– Mayotte, drames consécutifs au visa Balladur que la France impose aux
Comoriens désirant se rendre à Mayotte. Dernier exemple : Le 11 décembre
dernier un kwasa à destination de Mayotte a coulé emportant avec lui plusieurs
victimes comoriennes sans que Azali et les siens se manifestent d’une façon ou
d’une autre.
Et pourtant les
chiffres des morts et disparus du visa Balladur sont alarmants : plus de
20 000 ont péri sur ce que, de plus en plus d’observateurs considèrent
comme le plus grand cimetière marin du monde ; 20 000 sur une population
de moins d’un million, soit plus de 2% de la population comorienne, cela
équivaudrait à 1 200 000 français. Ailleurs on parlerait de génocide,
un scandale humanitaire qui dure depuis plus de 25 ans.
L’Etat français organise
un black-out quasi-total sur le visa Balladur et ses conséquences. Les médias n’en
parlent pas. Les institutions internationales également.
La France expulse
chaque année des dizaines de milliers de Comoriens de Mayotte en les taxant de
clandestins, des « clandestins chez eux », un crime contre l’Humanité
aux yeux de la Cour Pénale Internationale (CPI), qui bien évidemment ne s’en est
pas saisi ; il n’a pas non plus été saisi.
On aurait donc
pu s’attendre à une réaction énergique du gouvernement comorien ! Eh bien
non. Loin de défendre sa population, l’Etat Azali collabore avec l’Etat
français en accueillant les « clandestins », en participant à la lutte
contre l’émigration clandestine, en ne menant aucun combat contre le visa
Balladur. Jusqu’ici aucune plainte à la CPI ni au Conseil de sécurité de l’ONU.
Cette question n’est même pas évoquée dans les discours rituels aux Assemblées
Générales de l’ONU
Deuxième
observation : Les gouvernements africains font profil bas face à l’hécatombe
africaine tandis que les dirigeants occidentaux aiguillent vers les trafiquants
d’êtres humains et optent pour la répression. Résultats : le phénomène s’amplifie
et s’étend à la Manche. La citadelle Europe se barricade derrière de plus en
plus de mur et de barbelés.
Peut-on
comprendre que l’on ne comprenne pas la vraie problématique de « l’émigration
sauvage », à savoir la pauvreté massive induite par une surexploitation de
l’Afrique et des autres pays ? Croit-on pouvoir guérir la maladie sans s’attaquer
à ses racines ?
Sous la houlette
des Occidentaux, le monde semble dériver sans boussole.
« L’ordre »
imposé au Monde par un Occident triomphant à la fin de la deuxième guerre
mondiale ne tient plus ! Le fonctionnement de l’ONU autour de son Conseil
de Sécurité relève de plus en plus des lois de la jungle.
Idriss (22/12/2021)
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