Récompense suprême pour un Chef d’Etat « docile »
du pré-carré africain de la France : trôner sur la tribune officielle lors
de la célébration de la fête nationale française à Paris. Azali triomphe. Il se
sent légitimé, conforté dans sa présidence autocratique des Comores. Sûr de se
faire réélire en 2024, voire plus.
Il faut dire qu’il le mérite pleinement ! Rappelons ses
hauts faits d’armes au service de la France. Bien évidement il s’agit de l’enjeu
majeur de la politique française aux Comores : l’annexion de l’île
comorienne de Mayotte et son intégration dans la république française.
Sous ce prisme, Monsieur Azali Assoumani mérite bien une (voire
plus) médaille française.
C’est Azali qui brisa l’isolement des séparatistes
maorais.
De 1975 à 2005, Maore était isolée, comme encerclée. Une situation
intenable pour les chefs séparatistes, Marcel Henry, Bamana, une situation qui
pesait lourdement sur les gouvernements français successifs. Les présidents
comoriens (Ali Soilihi, Ahmed Abdallah, Said Mohamed Djohar, Taki ) jusqu’à
Azali ont tenu bon, résisté aux chantages, aux carottes et aux bâtons. La
tactique française pour rompre le blocus consistait à obtenir la participation
de Mayotte aux Jeux Internationaux de l’Océan Indien (JIOI). Il ne fallait pas
punir les jeunes maorais, il ne fallait pas mélanger sport et politique, de l’argent
était mis sur la table pour convaincre les gouvernements comoriens dont
dépendait exclusivement la décision de participation de Mayotte aux JIOI. La
résistance était ferme.
C’est Azali qui en 2005, céda à Chirac. La France profita de
la brèche ouverte pour faire intégrer Mayotte dans toutes les instances de la
Commission de l’Océan Indien et poussa le bouchon jusqu’à l’érection de Mayotte
en 101ème département français. Les présidents Sambi et Ikililou
furent emportés par la vague française, ils n’eurent pas le courage d’aller à
contre-courant.
C’est Azali, de retour au pouvoir, qui consacre l’annexion
française de Mayotte
Après la départementalisation La stratégie française se décline
sous trois directions :
Les kwasas sont désormais détruits par les forces comoriennes avec pour conséquences une aggravation des conditions des voyages en mer vers Mayotte. Les kwassas sont moins solides
Une marine comorienne formée par l’armée française vient s’ajouter à la surveillance des mouvements sur le bras de mer Anjouan – Mayotte
· Obtenir que Mayotte puisse aux JIOI arborer les
insignes français comme l’autre département La Réunion. Le complot ourdi autour
des JIOI de 2015 à la Réunion, durant lesquels Mayotte tenta d’arborer le drapeau français tourna
court suite à la riposte cinglante des athlètes comoriens. Les jeux connurent
un échec retentissant.
Le succès est total depuis le retour d’Azali au pouvoir en 2016.
Rien n’est entrepris pour que la question de l’île comorienne de Mayotte soit réinscrite à l’ordre du jour définitif des Assemblées Générales de l’ONU.
La question est de moins en moins soulevée par les présidents comoriens jusqu’à quasiment disparaître. Azali est celui qui est allé le plus loin sous prétexte que ce ne serait pas l’ONU qui règlerait notre problème, que la diplomatie n’aimerait pas le bruit, et autres fantaisies.
Imaginez une ambassadrice française à Moroni, qui à l’occasion de son départ, en présence du ministre comorien des affaires étrangères, félicite le gouvernement comorien de ne plus aborder la question de Mayotte à l’international !? Un apaisement dans les relations franco-comoriennes
Imaginez un président comorien qui « oublie » Mayotte dans un discours officiel de célébration de l’indépendance des Comores !?
Le résultat est probant, il est concret. Il vient de la
bouche même d’un dirigeant séparatiste invétéré : Mansour Kamardine qui
affirme dans un journal maorais : flash info du 12 juillet : « la
reconnaissance de Mayotte française à l’international se dessine ».
Eh oui, la liste des pays africains qui reconnaissent
Mayotte comme terre française s’allonge. Il s’agit entre-autre de la Tanzanie,
de Madagascar, du Rwanda, du Botswana... Peut-on en vouloir à ces pays qui
intègrent la nouvelle donne dans leurs pratiques diplomatiques ?
Et bien évidemment, Azali fait l’autruche. Silence absolue.
Aucune riposte. Le processus suit son chemin.
En 2005, les rumeurs suggéraient que la capitulation devait
permettre le maintien d’Azali au pouvoir malgré la Tournante
En 2022, on sent bien que c’est toujours le maintien au pouvoir,
mais cette fois-ci ad vitam aeternam.
Mais comme on dit aux Comores : « KAVANA LADJAYA
LITSO HUVWA »
Idriss (14 juillet 2022)
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