Deux événements viennent encore révéler avec force l’état de
décrépitude avancée de l’éducation nationale.
Les résultats catastrophiques du bac et l’ambiance délétère qui
a prévalu, avant, pendant et après les épreuves. Une honte. Un chancre puant sur
le fronton de l’Union des Comores.
Et puis cette démission fracassante du doyen de la faculté
des lettres et des sciences humaines qui s’accompagnent d’une dénonciation vigoureuse
des pratiques corruptives prévalant au sommet de l’université des Comores. En
somme rien ne va, du primaire à l’université en passant par les collèges et les
lycées, dans le publique comme dans le privé.
Pour notre bonheur, un événement surprenant qui montre que
tout n’est pas perdu, que l’on peut espérer, que l’on peut et doit travailler
pour transformer petit à petit la situation lamentable de l’éducation nationale.
Qui aurait pu imaginer un concours de dictée en shikomori organisé dans une
structure officielle, en l’occurrence l’Institut Universitaire de Technologie.
Eh bien cela s’est produit le 23 août dernier sur initiative privée, je
souligne, sur initiative privée.
L’intérêt s’est focalisé avec pertinence sur le shikomori,
socle de notre identité et de notre culture. Il semble cependant qu’il faille
élargir les perspectives en se focalisant sur la problématique principale :
l’absence d’une vision comorienne de l’éducation nationale.
Pourquoi comorienne ?
Parce qu’elle doit s’enraciner dans la réalité
environnementale et organisationnelle du pays. Parce qu’elle doit répondre à
des questions singulières à notre pays comme par exemple que voulons-nous que
le jeune Comorien sache aux différentes étapes de sa construction, comme par
exemple dans quelle langue prodiguer l’enseignement, comme par exemple quelle
doit être la place de l’éducation coranique dans le système éducatif, etc. etc.
Il ne s’agit donc pas de sombrer dans un nationalisme étriqué mais de formuler
une vision comorienne systématique de l’éducation et une stratégie pragmatique
et volontariste pour la réaliser.
Une initiative privée peut-elle être à la base d’un
séminaire national sur l’éducation nationale sans l’Etat comorien ni, encore
moins, les experts internationaux spécialistes de l’aide au développement qui
sont les agents des programmes qui nous maintiennent dans une dépendance perpétuelle.
Un séminaire qui serait porté par les seuls professionnels comoriens de l’éducation.
D’où ma proposition : rassembler un groupe susceptible
de prendre l’initiative et de réunir les conditions de la tenue de ce
séminaire. Merci aux intéressés de me contacter dans cette perspective.
Idriss (25/08/2022)
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