"je publie in extenso la déclaration ci-dessous de UKOMBOZI"
DECLARATION N° 7 MAORE :
DEFENDRE LES DROITS DES
COMORES
L’AG annuelle de l’ONU est un moment fort du combat des
peuples faibles pour le respect de leurs droits bafoués par les grandes
puissances. La tribune par excellence pour se faire entendre.
Cette fois-ci, le contexte de la guerre en Ukraine marque
les esprits et augure des bouleversements qui s’opèrent sous nos yeux !
Le cynisme et l’hypocrisie de l’Occident se révèle au grand
jour. Comment peut-on se prévaloir du droit en le piétinant à sa guise.
Intégrité territoriale non négociable en Ukraine mais niée aux Comoriens dont
une île entière du pays ploie sous un colonialisme français mortifère.
Si l’implosion de l’URSS à la fin des années 1980 accoucha
un monde unipolaire, gouverné par les Occidentaux, l’invasion de l’Ukraine enfante
un nouveau monde multipolaire. D’autant que l’immense Chine s’impose désormais comme
une superpuissance, rivale des USA.
Fini donc la mainmise absolue des USA et de l’Europe sur les
affaires du monde. Les deux poids deux mesures occidentaux ne passeront plus. Les
USA ne pourront plus rééditer sans frais les invasions des pays plus faibles comme
en Lybie ou en Irak, etc. La France ne pourra plus continuer paisiblement à
piller son « pré carré » africain, placer ses pions à la tête de nos
pays et à jouer au gendarme de l’Afrique.
D’autant que des nouveaux dirigeants africains surgissent et
osent affronter l’arrogance occidentale. L’inébranlable Mali montre le chemin,
il diversifie ses partenaires en fonction d’une conscience aiguë de ses
intérêts immédiats et à long termes. Les manœuvres perfides de déstabilisation
ne prennent pas. Et ce ne sont pas les turpitudes des manipulateurs de
constitution, ceux des troisièmes mandats (Allassane Ouatara, …) et les
présidents impotents (Cameroun, Gabon, …) qui peuvent se poser en donneurs de leçons
de démocratie. A rebours de l’histoire, ils s’opposent aux transitions qui
rompent avec leur système (Mali par exemple) mais soutiennent les transitions
qui prolongent l’agonie des peuples (Tchad).
Au total une ère nouvelle s’ouvre. Elle se consolidera avec
l’émergence d’une Afrique Unie, devenue une superpuissance qui se hissera
inévitablement à la première place au regard de sa superficie, de ses
ressources minières, agricoles et humaines.
Ce monde nouveau se fera avec nous, avec la modeste contribution
de notre petit Etat, nos quatre îles.
D’où l’impérieuse nécessité d’accélérer le processus de
création d’un parti politique capable de porter les aspirations du pays. Nous
sommes ouverts à tous les patriotes, à tous ceux qui veulent rompre avec le système
néo colonial qui règne chez nous depuis l’indépendance.
D’où aussi l’urgence de reprendre avec force le combat pour
Mayotte comorienne. Car la situation est grave.
La France marque points sur points. (a) Plus de débat aux AG
de l’ONU même si la question reste toujours à l’ordre du jour provisoire. (b) Mayotte
insérée dans les institutions de la Commission de l’Océan Indien. (c) Etablissement
de relations officielles avec des pays de la région Océan Indien (Madagascar)
et avec des pays africains (Botswana, Rwanda). (d) Manœuvres dilatoires avec
d’autres (Tanzanie).
Pendant que la France met les bouchées doubles pour obtenir
une reconnaissance internationale de la départementalisation de Mayotte ;
qu’elle pousse le bouchon pour forcer les Comores à accepter, même
subrepticement la francité de Mayotte, les Comores baissent les bras.
Quel malheur de constater que face aux offensives
françaises, l’Etat Azali recule, recule. Une capitulation honteuse, voire même une
trahison nationale.
Comment un Chef d’Etat comorien peut-il considérer la
question de l’île comorienne de Mayotte comme un « conflit
territorial » entre les Comores et la France. Nous ne nous disputons pas
un pas territoire malgré les apparences. Il s’agit d’une question coloniale,
d’une indépendance tronquée. Il s’agit de la souveraineté de notre pays telle
que le monde entier le réclame. L’absence de la question de Mayotte dans le
discours officiel d’Azali lors de la célébration du 47ème
anniversaire de l’indépendance doit être analysée autrement aujourd’hui !?
Sommet de la crétinerie, Azali évoque à la tribune de l’ONU,
un « esprit de dialogue qui s’est créé entre les parties … » (cf
Alwatwan du 23/09/2022 n°4516). Chacun sait que la France refuse tout dialogue
sur cette question. Elle n’est disposée qu’à envisager que des relations de bon
voisinage, de coopération régionale, etc. La France considère Mayotte comme
française sans contestation possible. Les membres du gouvernement français le martèlent
fortement lors de chaque passage à Mayotte.
Comment Azali a-t-il pu ne pas parler des dizaines de
milliers de Comoriens disparus dans le bras de mer entre Anjouan et
Mayotte ? Où se trouve son humanité ? Depuis 1995, année de
l’instauration du visa Balladur mortifère, aucun « dialogue » n’a
permis de faire le moindre pas vers la suppression du visa ni vers une certaine
souplesse. Au contraire, comme Darmanin l’a encore une fois montré lors de sa
dernière visite à Mayotte, il est toujours question de renforcer le dispositif
répressif, de renforcer le mur marin érigé par la France autour de l’île
comorienne.
Mayotte sera toujours comorienne. Quelles que soient les
circonstances, il se trouvera toujours des Comoriens pour défendre la
souveraineté du pays. Mais on doit comprendre que les choses vont en
s’aggravant. Il est impérieux d’agir, de militer résolument pour l’unité de nos
quatre îles, pour une solution pertinente de la question de Mayotte. C’est un
défi historique que doit relever le peuple comorien !
Pour UKOMBOZI
Le Comité National
Moroni le 24 septembre 2022
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