suite à l'intervention de l'armée à MBENI"
« L’opération
spéciale » d’Azali à Mbéni marque un nouveau palier dans ce qu’il faut
bien nommer la barbarie du pouvoir. Des nombreuses villes comoriennes
(Mutsamudu, Iconi, Ntsudjini, etc.) ont été agressées par les forces armées du
pays mais le cas de Mbéni dépasse toutes les limites.
Au regard du
déploiement de la force et de la brutalité de l’intervention, on comprend que le
non-respect d’un arrêté ministériel sert uniquement de prétexte. Comment
peut-on user de balles réelles contre une célébration religieuse ?
Car ceux qui
ont laissé faire, voire prirent part aux orgies des mash’huli ne peuvent pas se
prévaloir d’un arrêté contre une pratique coutumière dispendieuse !
Car ceux qui sont
les premiers à piétiner les lois, y compris leur propre Constitution ne peuvent
pas se poser en défenseurs du droit.
En réalité, le
pouvoir poursuit un objectif non avoué : mater Mbéni, ville historique qui
résiste au pouvoir tentaculaire d’Azali D’où l’ampleur du déploiement visant à « ramener
la ville dans le droit chemin » !
Dans un
contexte économique et sociale désastreuse : multiples pénuries, absence
de services publiques, rentrée scolaire calamiteuse qui génèrent un profond et
large mécontentement populaire, la brutalité disproportionnée de la gendarmerie
contre une foule paisible en cérémonie religieuse ne pouvait que susciter une
vive indignation. D’où la riposte compréhensible de la jeunesse vaillante de
Mbéni, ce qui ne pouvait pas ne pas conduire à des débordements.
Mais de là, à
saccager toute une ville, à user de balles réelles, à détruire un hôpital, à assiéger
Mbéni, il y a un fossé franchit allègrement par les forces au service du
pouvoir. Pire encore, comment des dignitaires du régime peuvent-ils parler de
professionnalisme des militaires face à l’énormité des dégâts, comment un
procureur de la république peut-il menacer des fauteurs de troubles sans un mot
de compassion envers les dizaines de jeunes blessés aux urgences et sans tenir
compte de la brutalité excessive de l’intervention militaire.
Les serviteurs
zélés d’Azali ont perdu toute mesure, ils semblent ignorer leur responsabilité
individuelle dans les méfaits d’un régime autocratique qui est prêt à tout pour
conserver le pouvoir.
Un pouvoir qu’il faut précisément arracher de toute urgence : Comment faire tomber l’autocrate Azali ?
Il n’y a
qu’une seule voie : gagner les présidentielles de 2024. Et cela est
possible. En tout cas c’est un combat à mener hardiment. L’essentiel est de
réunir les conditions du succès : dissoudre ces multiples rassemblements (front
commun, union de l’opposition, COMRED, CNT, gouvernements etc.) qui sèment la
confusion constituer un front unique avec un chef unique autour d’une
plateforme claire et se lancer dans la bataille électorale.
Contre les
égos surdimensionnés, se ranger tous, individuellement, autour d’une plateforme
portée par un chef unique, accepté et respecté par tous.
UKOMBOZI | Comité Nationale | 15 octobre 2022
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