"Je diffuse in extenso une communication du Groupe politique UKOMBOZI"
Le monde change mais les USA et son pré carré européen ont
du mal à l’accepter. Et on les comprend. Depuis l’implosion de l’URSS,
l’Occident domine le monde, impose son hégémonie. Les institutions internationales,
des « machins » dans ses mains pour imposer, souvent par la violence,
ses volontés. Bush, président américain, pouvait mentir au monde pour justifier
son invasion de l’Irak sans problème. Pendant que Bagbo, président ivoirien, passait
plus de dix ans dans les geôles de la Cour Pénale Internationale pour crimes
contre l’humanité, une pure invention puisqu’il fut innocenté.
Kadhafi, Chef de l’Etat libyen, pouvait être renversé et tué
parce que Sarkozy et l’Occident découvraient subitement que c’était un
dictateur féroce. Un pays détruit, devenu terreau d’un terrorisme sanguinaire
qui allait ensanglanter toute une zone de l’Afrique sans la moindre
condamnation, même formelle. Au contraire c’est sous le drapeau de l’ONU que le
forfait criminel fut accompli !
La liste des exactions occidentales dans le monde,
particulièrement en Afrique serait trop longue ! Elle a produit une
conscience aiguë des peuples qui a fait le lit à une révolte qui gagne en
intensité au fil des mois.
D’un autre côté, au bout de trente ans, de 1990 à 2020,
d’autres superpuissances ont émergé contre lesquels, la loi du plus fort
occidental ne joue plus. La Russie, sous Poutine, a retrouvé des couleurs. Une
Chine toute puissante a surgi. L’immense Inde ne peut pas se laisser marginaliser.
Des voix panafricaines se font entendre et augurent d’un surgissement de
l’Afrique sur la scène mondiale.
La remise en cause de l’hégémonie Occidental, US en tête, allait
donc de soi. Elle est vécue comme une agression, comme une remise en cause des
lois, de la démocratie, du droit, de l’ordre morale. Chose étrange, l’Occident
s’en prend à la seule Russie, parle d’un retour à la guerre froide faisant
semblant ignorer les autres puissances et affichant son mépris des peuples.
La guerre en Ukraine est venue accélérer ce processus en révélant
crument l’hypocrisie occidentale.
On s’indigne de l’invasion russe tout en justifiant un lourd
passé et pire encore en continuant à envahir. On dénonce les exactions que le
peuple ukrainien subit depuis février 2020 mais on légitime celles que subit le
peuple palestinien depuis plus de 50 ans. On ferme les yeux sur la
multiplication des colonies israéliennes en Cisjordanie et sur les incessants
bombardement de Gaza par l’aviation israélienne, Gaza une prison à ciel ouvert
des palestiniens, une honte pour l’humanité. Agresseurs armés jusqu’aux dents
sur la même balance qu’agressés particulièrement démunis !
On franchit le mur du son en discriminant les sportifs
russes dans des compétitions individuelles après tout ce qui a été propagé sur
la séparation entre politique et sport.
Dans ce déclin inévitable, la France mérite une palme d’or.
Malgré des coups de semonce, les dirigeants français croient
encore pouvoir poursuivre leur domination absolue en se servant de laquais
comme Ouattara, ou d’officines à sa solde comme la CEDEAO.
La France croit pouvoir continuer à vassaliser nos pays, à
les exploiter à volonté, à en choisir les dirigeants, etc.
La France croit pouvoir continuer à se prévaloir de
principes humanitaires, de droit, de démocratie au gré de ses intérêts :
intégrité territoriale pour l’Ukraine mais pas pour les Comores, dénonciation
de référendum frauduleux au Donbass mais pas à Mayotte, de condamnation
occidentale contre la Russie tout en ignorant la vingtaine de résolutions de
l’ONU contre son annexion de l’île comorienne de Mayotte.
Pour la France, la révolte africaine contre sa mainmise ne
serait qu’une manipulation des russes pour lui voler ses privilèges ! Pour
la France, les dirigeants africains sont des sous-hommes, pas encore
« entrés dans l’histoire », incapables de conquérir leur
souveraineté. RFI et France 24 ne voient dans les soulèvements du Mali et du
Burkina que de l’instrumentalisation russe d’une frustration africaine.
Dans les années 1960, l’Afrique arrachait son indépendance.
La France dirigée par DE GAULLE a balkanisé l’Afrique en se servant de
Houphouët de Cote d’Ivoire, a assassiné tout dirigeant africain patriote et
placé ses pions à la tête de nos pays parvenant ainsi à préserver sa
domination.
En ce troisième décade du XXI° siècle, les pays africains,
sous domination française, vont conquérir leur souveraineté, quelles que
puissent être les vicissitudes. La mainmise française est ébranlée en Centre
Afrique, en Guinée Conakry, au Mali, au Burkina Faso, d’autres pays vont suivre
le mouvement.
En s’accrochant à son « empire » la France
provoque un rejet populaire de plus en plus violent. L’invasion et le saccage de
son ambassade au Burkina en fournit une indication tangible. La question est
donc de savoir si les dirigeants français vont avoir l’intelligence de
s’adapter à la nouvelle donne, traiter les africains d’égal à égal ;
tenter, si c’est encore possible, de nouer des vraies relations de partenariat.
A défaut de quoi, la France sera boutée hors d’Afrique.
Dans les pays encore soumis comme les Comores, la France
va-t-elle anticiper ou poursuivre sa décrépitude en portant à bout de bras des autocrates
éculés qui sont ou qui ont été au pouvoir dans nos pays. Rien n’est joué mais le
discours de son président Macron, à la tribune de l’ONU, indique que la France
a perdu pied et se noie en Afrique.
UKOMBOZI
Comité National
Moroni le 04/10/2022
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