"Nous publions intégralement ci-dessous
une déclaration de l'organisation patriotique UKOMBOZI"
Sambi est devenu un symbole, un drapeau de la lutte contre
une autocratie arrogante, imbue d’elle-même qui impose ses désirs par une force
brutale qui s’affiche sans fard.
Depuis sa dissolution cavalière de la Cour
Constitutionnelle, l’institution faitière du pays, le président Azali semble
avoir perdu la tête, il se croit tout permis. Il gère le pays sans aucun
respect des lois. Il s’appuie sur une armée désormais placée sous la férule de
son homme des basses œuvres Belou. Il pratique la corruption à grande échelle
et croit pouvoir donner le change avec des mensonges grossières, éhontées qui
ne trompent personne.
Le cas Sambi illustre, sans contestation possible, cet état
de fait : l’arbitraire érigé en gouvernance de l’Etat,
l’instrumentalisation de l’appareil d’Etat, la mise sous tutelle de
l’institution judiciaire, la politisation de l’armée. Les faits posés au vu et
au su de tous sont édifiants.
Premier scandale. Sambi est arrêté et emprisonné pour
trouble à l’ordre public sur injonction d’un simple fonctionnaire du ministère
de l’intérieur ! Et il va être privé de liberté pendant près de trois mois sans
la moindre réaction de l’institution judiciaire !?
Deuxième scandale. Pour « régulariser »
l’emprisonnement de Sambi, il va être inculpé de corruption et autres
détournements de fonds sur le programme de la citoyenneté économique (PCE).
Cette affaire qui avait mis le pays en ébullition quelques mois plus tôt avec
notamment l’arrestation de Abou Achiraf était-elle réouverte ? Non, pas sur un simple rapport parlementaire. Il
s’agissait d’un scénario destiné à emprisonner quelques personnes choisies par
le pouvoir, dont Sambi bien sûr. Sambi dans sa maison transformée en annexe de
la prison, d’autres comme Sidi à la prison centrale, et ceux comme Mamadou
mises sous contrôle judiciaire. La logique doit être recherché dans le choix
d’Azali. Summum de l'arbitraire : Abou Achiraf, qui signait les passeports, disparaît de
l’affaire. Son sésame : son ralliement à Azali. Il fut même promu député
par le parti d’Azali.
Troisième scandale. Plus de quatre ans de détention
pour Sambi sans aucun jugement. Et cerise sur le gâteau Sambi, gravement malade
fut privé de soins médicaux malgré une décision d’un de ses juges
d’instruction.
Quatrième scandale. Requalification de l’accusation.
Sambi est déféré devant la Cour de Sureté de l’Etat (CSE) pour haute trahison.
Des juristes polémiquent sur la légalité de la CSE qui ne figurerait pas sur la
liste des juridictions du pays, sur un délit de haute trahison non défini, etc.
Mais pour le commun des mortels la vérité se trouve dans la liste des personnes
ciblées dans l’ordonnance du juge d’instruction Elamine Said Mohamed et qui
sont déférées devant la CSE. Embastillement pur et simple !
Après plus de quatre ans de tergiversations, Azali accélère
le processus dans le but évident de condamner Sambi à des dizaines d’années de
prison et d’éliminer des concurrents éventuels lors des présidentielles de
2024. Tel est le sens du procès en catastrophe devant la CSE contre Sambi
Le cas Sambi souligne fortement la mainmise du président
Azali sur le pays. Comment en sortir ? Voilà l’enjeu crucial.
On ne voit pas comment les politiques de premier plan
opèrent. Le doute subsiste qu’ils réitèrent leur bévue de 2019 en se présentant
en rangs dispersés aux présidentielles ou qu’ils boycottent les élections.
Le cas Sambi offre une autre possibilité de combat unitaire,
de tout le peuple, contre l’autocratie. Ce qui ne manquera pas d’impacter les
présidentielles.
Voilà pourquoi, UKOMBOZI appelle à la mobilisation contre le
procès Sambi. Il ne s’agit pas de blanchir Sambi mais de réclamer justice,
respect des droits de la personne, de susciter un mouvement populaire contre le
pouvoir Azali.
Nous invitons à créer partout, dans tous les villes et
villages du pays, dans les diaspora, des Comités Sambi afin de se soulever en
masse contre le procès scandaleux qui se prépare contre Sambi.
Pour UKOMBOZI
le Comité National
18/11/2022
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