Jamais procès n’a été autant
vicié, et cela au grand jour. La procédure a été décortiquée dans le détail
depuis l’ordonnance de renvoi jusqu’à la juridiction elle-même en passant par la
désignation du Président de la Cour et des assesseurs.
Comment des personnes au cœur de
cette affaire de la citoyenneté économique ont-elles pu disparaître de la
procédure. On pense en particulier à Abou Achiraffi, celui qui signait les
passeports, et à Ikililou, ancien président, celui qui a vendu le plus de
passeports.
Azali ne respecte rien, même pas
les formes. Azali, avec le soutien de la France et la complaisance du monde croît
pouvoir agir à sa guise dans un pays asservi. On dirait même qu’il voudrait fonder
une dynastie !?
Azali instrumentalise la justice sans
prendre aucune précaution au point où il est permis de s’interroger sur la
moralité de certains magistrats comoriens. Comment peuvent-ils tomber aussi bas ?
La corruption n’aurait-elle pas de limite ! On comprend pourquoi la
justice n’est pas rendue dans le pays, pourquoi des crimes abominables sont
enterrés, pourquoi des criminels, violeurs, coulent des jours tranquilles, même
après inculpation.
Summum de l’incurie, le procès n’a
pas été capable de présenter les pièces des délits : combien de passeports
vendus sous Sambi, sous Ikililou et sous Azali ; quels sont les montants
détournés, etc. On n’a même pas soulevé la question de la récupération des
gigantesques sommes volées à l’Etat. La confiscation formelle de biens de ceux
qu’on a voulu condamner apparaît comme de la poudre de perlimpinpin.
Et que dire du scandale dans le
scandale. Ces ministres qui s’accoquinent publiquement avec Bashar Kiwan, le promoteur
et principal bénéficiaire de la citoyenneté économique. La grossièreté du
ministre des affaires étrangères qui étale au grand jour sa cupidité,
avilissement abject des hautes fonctions de l’Etat sous Azali.
La Cour de Sureté de l’Etat a eu
la main lourde contre Sambi, perpétuité, et contre ceux qui ont refusé de plier
l’échine, Mamadou et Sidi. Par contre une clémence significative pour les autres. Un
jugement qui finit de convaincre sur le caractère politicien du procès.
Et comme à son habitude, Azali va
célébrer sa « victoire » dans la région de ses victimes. Après avoir « achevé »
Sambi, le CRC, parti du pouvoir, organise une « visite triomphale d’Azali »
à Ndzuani. Des scènes de liesse diffusées à grande échelle pour humilier ses
adversaires.
Le pays sort amocher de ce
procès. Un spectacle affligeant qui couvre de honte le citoyen comorien. Une
preuve s’il en fallait de la dégradation du pouvoir autocratique d’Azali et de
ses sbires. Un appel urgent à dégager Azali du pouvoir.
Malheureusement les perspectives
sont minces. Car les présidentielles de 2024 s’annoncent mal.
La tendance à la capitulation pèse
lourd dans l’Opposition. Certains ont décrété qu’il ne servirait à rien de
mener des batailles électorales contre Azali. 2019 le prouverait sans
contestation possible. Loin de tirer les leçons d’un échec, le Front Commun et
le CNT abandonnent le terrain. Que proposent-ils ? Rien. Ils s’en
remettent au Dieu-France !
L’idée d’un large front uni
autour d’un programme de transition incarné par un Chef et un candidat unique
aux présidentielles a du mal à se frayer un chemin. Alors que c’est la seule
issue pour débarrasser le pays du pouvoir d’Azali.
Idriss (30/11/2022)
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