Azali a mis en place un dispositif qui lui assure une
reconquête paisible du fauteuil présidentiel. Il clame haut et fort son
attachement à des élections libres et transparentes tout en organisant un
simulacre de présidentielles car il sera juge et partie.
Imaginez une élection durant laquelle, un candidat contrôle
tout le système d’organisation et de supervision des élections. Car la Chambre
Constitutionnelle de la Cour Suprême, l’Institution faîtière des élections est
composée uniquement par des personnes qu’Azali a choisi tout seul, sans
validation quelconque. Mieux ou pire encore, la Commission Nationale Electorale
Indépendante n’est composée que par des personnes de son camp. Elles sont cooptées
par le président Azali, puis par le président de l’Assemblée Fédérale (un de
ses fidèles lieutenants) et enfin par les Gouverneurs, des élus de sa mouvance
présidentielle. Voilà les élections azaliennes, un coup d’état à peine
maquillée.
Mais il s’agit en fait d’un coup de poker outrancier. Azali
espère abuser l’Opposition et la pousser au boycott. Conforté, il se
présenterait alors au pays et au monde comme un immaculé, victime de la
politique stupide de la chaise vide, obligé de s’adapter à la situation pour ne
pas bloquer le pays.
Et force est de reconnaître que sa stratégie risque de
payer.
Certains dans l’Opposition ont déjà annoncé un boycott
actif. Nombre de Comoriens considèrent qu’il ne faudrait pas prendre part à des
élections pipées, pensant qu’on les légitimerait. Le comoro-pessimisme alimente
un scepticisme débordant.
Enfin, même chez ceux qui ont conscience de l’obligation de
ne pas laisser le champ libre à Azali, pointent des tendances qui mènent
inéluctablement au boycott. Car ils y mettent des conditions que devraient
remplir Azali ! Comme si ce dernier voudrait que l’Opposition prenne part
aux présidentielles ! Une illusion incompréhensible.
L’intérêt d’Azali est de ne pas avoir d’obstacle même minime
sur sa route. Il a tout planifié. Amener l’Opposition à boycotter. Présenter un
candidat apparemment opposé à sa mouvance pour donner une apparence aux
présidentielles, une personne à sa convenance qui sera bombardé, chef de
l’Opposition. Un nouveau fauteuil destiné à servir d’appât. Tout semblera
parfaitement clair, transparent alors que ce ne sera qu’une gigantesque
arnaque.
Les leaders politiques du pays, opposés réellement au
système Azali, devraient percer ce stratagème et s’unir pour le déjouer. Azali
prétend vouloir des élections alors que l’Opposition s’y opposerait. Il
s’attribue ainsi le beau rôle. Il faut rétablir la vérité : Azali veut
s’attribuer le fauteuil présidentiel par un procédé frauduleux qui a
l’apparence d’élections. Par contre c’est l’Opposition qui milite pour des
élections réelles, libres et transparentes, assurant l’équité entre les
différents candidats.
D’où l’idée de renforcer le Front Commun qui regroupe
l’essentiel des forces politiques du pays opposés à Azali en l’élargissant, en
le dotant d’un Chef reconnu par tous (le problème des égos surdimensionnés mine
ses rangs) et d’un programme de transition.
Le Front Commun doit devenir un outil de combat dans le
double objectif suivant : obtenir des présidentielles honnêtes et par sa
victoire électorale, débarrasser le pays du despote Azali et engager le pays
dans la voie d’une véritable renaissance nationale et sociale.
Voilà la voie de ceux et celles qui mettent en avant les
intérêts du pays : bouter Azali hors du pouvoir et sur la même lancée
ouvrir une nouvelle ère au pays.
Idriss (05/03/2023)
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