Elle se serait éteinte. C’est du
passé. Voilà un des principaux arguments avancés par l’Etat français et les
sécessionnistes maorais pour légitimer l’opération spéciale Macron – Darmanin
dénommée Wambushu. C’est une des conséquences du retrait de la question de
l’île comorienne de Mayotte des débats à l’Assemblée Générale (AG) de l’ONU.
Il convient donc d’y revenir.
De 1975 à 1995, à chaque AG de
l’ONU, la France était condamnée pour sa politique à Mayotte. Elle avait le dos
au mur. Elle a donc tout fait pour le retrait de la question aux Ordres du Jour
des AG.
Elle a réussi son coup en
septembre 1995. A l’occasion du dernier coup d’Etat de Bob Denard. Le
corsaire de la République Française a déposé Djohar et l’ambassade de France aux Comores déporta le président comorien à la Réunion. Le gouvernement intérimaire
conduit par Caambi El Yachourty prétexta son impréparation et demanda le
retrait de la question de l’île comorienne de Mayotte de l’OJ de l’AG 1995.
Parvenu au pouvoir, Taki et son
ministre des affaires étrangères de l’époque, Ibrahim Ali Mzimba, ancrèrent la
question à l’OJ provisoire où elle végète depuis. Le prétexte fut de ne pas
gêner le dialogue bilatéral Comores – France dans la recherche d’une solution.
Depuis lors aucun président
comorien n’a osé engager une bataille pour remettre la question aux OJ des AG
de l’ONU.
La palme revient
incontestablement au président Azali. Il a transformé une question coloniale en
un simple conflit territorial. Il souligne à satiété, la faiblesse de l’Etat
comorien face à la France, une puissance, pour justifier sa capitulation. Il
opte pourtant pour un dialogue bilatéral, un face à face, inévitablement
déséquilibré, qui confine à une trahison nationale. Il en a même été félicité publiquement
par une ambassadrice de France aux Comores
La France a donc toute latitude pour
conduire sa politique d’annexion de l’île comorienne de Mayotte.
Pensez donc, l’ONU qui condamnait systématiquement tout acte colonial posé à Mayotte (voir la vingtaine
de résolutions) par la France, n’a pas réagi lorsque Mayotte a été érigé en vrai
faux 101ème département français.
Pensez donc, alors qu’en 2005,
les départementalistes cherchaient à participer aux Jeux Internationaux des
Jeunes de l’Océan Indien, aujourd’hui ils rêvent, les yeux ouverts, à une
reconnaissance internationale de la francité de Mayotte.
Les choses sont donc claires. L’arme
internationale est essentielle pour nous.
Il s’ensuit que la stratégie
comorienne doit viser prioritairement la remise à l’ordre du jour effectif de la question
de l’île comorienne de Mayotte à la prochaine AG de l’ONU. Pour cela il faudrait profiter de la sensibilité induite par l’opération wambushu
pour :
·
Mener une campagne internationale soutenue pour que
la Commission onusienne inscrive à l’OJ de l’AG 2023, qui débutera en septembre
2023, la question de l’île comorienne de Mayotte.
·
Ranimer l’organe (le Comité des 7) de l’Unité
Africaine dédié à la question de l’île comorienne de Mayotte pour donner une
plus grande envergure à notre campagne internationale.
·
Diffuser auprès des dirigeants de tous les pays un
livre blanc sur Mayotte qui fait l’état de la situation et balaie les inepties sécessionnistes.
Au-delà de l’actualité il
convient de mesurer la nécessité de doter le pays d’une organisation politique
d’envergure qui porte les aspirations patriotiques, sociales, panafricaines et
internationales du peuple comorien.
Telle est la voie suivie par
UKombozi.
contact@ukombozi.net
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