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Maore : des sombres perspectives

 L'impact du cyclone Chido qui a lourdement frappé Maore risque de peser lourd sur les destinées des Comores.

Il ne s'agit pas seulement des morts dont on ne connait toujours pas le nombre ni une évaluation crédible. Entre une trentaine selon certains et des milliers suivant d'autres, le gap est trop important pour ne pas suspecter des manœuvres de désinformation politicienne.
L'enjeu porte aussi et peut-être surtout sur le statut de "l'île comorienne de Mayotte" suivant la formule consacrée par l'Organisation des Nations Unies.
Coté français on assiste à une campagne médiatique et politique de grande ampleur sur la francité de Maore, devenu comme par magie un archipel. L'usage veut désormais que les grands dirigeants de l' Etat français défilent à Mamoudzou pour se faire bien voir.
Bien évidemment la réalité des faits s'impose aux analystes sérieux. Non seulement on masque la responsabilité française dans le dénuement des Maorais et leur vulnérabilité face aux catastrophes climatiques. Comment ne pas s'interroger sur le soutien français aux masses démunies, soutien dont l'empreinte politicien passe au premier plan sur de la solidarité désintéressée. Comment comprendre autrement que la France mise sur un pont aérien France-Réunion-Maore (plus de 10 000 kms) au lieu de prendre pour base Moroni, à moins de 100km. L'aide d'urgence en eau pouvait facilement arriver des usines comoriennes de production d'eau plutôt que de France via Réunion. Les survivants de la calamité pouvait attendre, voire périr.
Que dire encore des pratiques qui distinguent les sinistrés suivant leur possession ou non de papiers français. Une monstruosité inqualifiable.
Puis, cerise sur le gâteau les bévues de Macron sur la "France aidant Maore" ou sur le ministre de l'intérieur français qui botte vers l'immigration irrégulière de ces barbares comoriens responsables de tous les maux qui entravent le développement de Maore.
Coté comorien, c'est d'abord et avant tout la population qui s'est mobilisée pour soutenir les parents et compatriotes en détresse. Eh oui, il a fallu plusieurs jours pour que Azali commence à bouger. Au début il croyait se dédouaner, à peu de frais, en déclarant une semaine de deuil national. La pression sociale consécutive à la mobilisation générale de la société civile et de certains partis politiques l'ont contraint à suivre le mouvement. Il a mis plusieurs jours pour constituer un interministériel dédié à Chido mais dont personne ne sait rien. Il a fini avec une commission qui a permis de faire échec au blocage français et de faire parvenir à Maore les produits rassemblés par les citoyens, particulièrement à Ndzuani, les premiers à agir aux cotés des Maorais.
Selon les premières indices de la politique française l'orientation serait de rompre le cordon ombilical entre Maore et les autres îles, surtout dans la composition des habitants, dégager les Comoriens, y compris ceux de Maore et repeupler l'ile par des français de France et des étrangers.
Un projet funeste que les Comoriens se doivent de relever et de combattre. On doit obliger Azali à réagir pour faire échec à ce "grand remplacement".
En tout cas, que les dirigeants français se le disent et s'en convainquent, tant que Maore n'aura pas réintégrer son giron naturel, la "question de l'île comorienne de Maore" ne sera pas enterrée.

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