Accéder au contenu principal

REFONDER LA COMMISSION DE L’OCEAN INDIEN (COI)

Le 24 avril 2025, se tiendra le V° sommet de la COI. La France a lancé une offensive pour y arracher l’adhésion pleine et entière de Maore.
Cela tombe sous le sens si l’on se base sur l’Accord Général de Coopération (AGC) qui sert de Charte à la COI.
Les membres de la COI sont des Etats insulaires de la Région Sud-Ouest de l’Océan Indien. La France y a été acceptée au titre de la Réunion. Question : la France veut-elle réadhérer à la COI au titre de Maore ou à un double titre ? A moins qu’elle décrète que Maore est un nouvel Etat français comme elle a décrété que Maore est un archipel qui n’aurait rien avoir avec l’Archipel des Comores. Comprenne qui pourra !
D’un autre côté, l’AGC stipule en son article 5 que ses décisions sont prises « à l’unanimité de ses Etats membres ». Est-ce que la France pense que les Comores qui revendiquent Maore comme faisant partie de son territoire votera l’adhésion pleine en entière de son île dans la COI ? Le président Azali a concédé en 2005 la participation indépendante de Maore aux Jeux des Iles de l’Océan Indien. Une ouverture mal récompensée comme chacun peut le constate, près de 20 ans après. Est-ce que la France croit Azali se hasardera encore à accepter l’intégration pleine et entière de Maore dans la COI ? Au risque d’être accusé de traître fini à la nation comorienne ?
En réalité la France compte imposer sa volonté en appliquant la loi du plus fort.
Car la France a fait de la COI son instrument de soft power dans notre Région. Voilà pourquoi les pays de la COI sont plus éloignés que jamais : aucune liaison ni maritime ni aérienne régulière, pas de circulation aisée des personnes et des biens. Même la solidarité traditionnelle a volé en éclats. L’absence de soutien des pays de la COI au respect de l’intégrité, internationalement reconnue, d’un des leurs est flagrante et donne une image de la réalité de la COI. La COI tient en fait par les projets financés par la France, des projets pour servir ses intérêts. De 1986, date de l’adhésion de la France à la COI, quel bilan peut-on tirer ? La France a progressé dans sa politique d’ancrage de l’île comorienne dans sa République.
De plus en plus de Comoriens voudraient donc que le pays quitte la COI. Une erreur car les raisons d’être de la COI sont sérieuses et demeurent pertinentes. Les Comores ont une double appartenance, avec l’Afrique de l’Est et avec la Région Sud-Ouest de l’Océan Indien. Il faut que l’on parvienne à établir des vrais liens de coopération entre les Etats Insulaires de l’Océan Indien. On devrait exclure la France et trouver une formule pour associer la Réunion. La diplomatie de la mendicité est un mirage. Sans l’argent français donc sans les interférences d’une puissance étrangère à la Région, nos îles voleront avec leurs propres ailes et pourront bâtir une amité et une coopération fructueuse entre elles.



Idriss 24/03/2025


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...