Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous.
Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-il le reste. Près de neuf années de pouvoir au bilan catastrophique. Toujours la crise de l’énergie, même la capitale subit quotidiennement des coupures incessantes et brutales. Toujours la crise de l’eau, ces images affligeantes des personnes errant dans les rues de Moroni à la recherche d’une goutte d’eau potable. Qui peut nier l’ampleur des voyages sanitaires dans les pays de la région, des sommes énormes englouties et pesant lourdement sur l’économie du pays. Qui peut nier la catastrophe qui frappe l’enseignement, ces plaies puantes que sont devenues les établissements scolaires comparables à des parcs d’animaux, les résultats scolaires lamentables de ces dernières années. On en arrive à se demander comment des Comoriens, qui pire est, sont au pouvoir, puissent être aussi insensibles, à une réalité tangible désastreuse qui saute aux yeux du commun des mortels.
Face à ce pouvoir condamnable, certains, rongés par le comoro-pessimisme spéculent, qui pour une condamnation du pays, qui pour la lâcheté des Comoriens, etc. Notre pays n’est pas maudit. Il traverse une de ses périodes les plus sombres. Notre pays en a connu et des pires encore et il s’en est toujours sorti
Qui à la fin des années 1960 aurait parié sur une révolte contre les crimes du colonialisme français et ses sbires locaux menant à l’indépendance du pays. Au cours de ces années, les patriotes, j’en témoigne personnellement, étaient considérés comme des fous furieux.
Qui au début de l’année 2024 parierait sur l’éveil de la jeunesse patriotique du pays ? On me riait au nez en me traitant de rêveur impénitent quand je le soutenais. Eh bien en août 2024 a surgi d’on ne sait où le parti politique USHE, qui arbore fièrement son drapeau PATRIOTISME, SOCIAL, PANAFRICAIN et INTERNATIONAL.
L’espoir prend corps petit à petit.
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