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𝟏𝟕/𝟏𝟐/𝟐𝟎𝟐𝟓 : 𝐥𝐚 𝐁𝐂𝐂 𝐜é𝐥è𝐛𝐫𝐞 𝐥𝐞 𝐂𝐢𝐧𝐪𝐮𝐚𝐧𝐭𝐞𝐧𝐚𝐢𝐫𝐞 𝐝𝐞 𝐥’é𝐜𝐨𝐧𝐨𝐦𝐢𝐞 𝐜𝐨𝐦𝐨𝐫𝐢𝐞𝐧𝐧𝐞

Une de ces grandes messes dont le pouvoir Azali a le secret. L’objectif est toujours le même : s’autocongratuler, méthode Coué classique et, peut-être surtout, mystifier la population.

Rapprocher la situation du pays en 1975 à celle de 2025, conférait une « fierté nationale », une glorification du chemin parcouru.

Penser donc, à peine une dizaine de médecins en 1975 et plusieurs centaines aujourd’hui. Un progrès indéniable mais pour quels résultats. La sanction ne se trouve-t-elle pas dans les multiples voyages sanitaires des citoyens, en commençant par les gouvernants eux-mêmes.

100% de scolarisation, une prouesse mais sabotée par la politique éducative, programme formant des étrangers (voir la Thèse de l’éminent anthropologue comorien Damir Ben Ali (http://www.damirbenali.com), par les établissements publics délabrés, par la place et le rôle du privé dans le système éducatif.

Tout y est passé pour illustrer des grandes avancées : électricité, eau, infrastructures, transport, etc. Des chiffres mirobolants qui laissaient pantois. A les écouter, on croirait que les Comoriens vivent dans l’aisance, que le taux de pauvreté au lieu de voisiner les 40%, serait carrément nul

Clou de l’événement, c’est certainement la politique monétaire comorien chantée par le Gouverneur de la BCC. La BCC ne serait plus sous la férule de la Banque de France. La preuve, le nombre de français au Conseil d’administration de la BCC est réduit. Les décisions dépendent-elles du nombre ou de la banque qui assure la parité du KMF avec l’Euro ?

Le KMF appartient au système CFA. L’Etat français a organisé trois entités, l’UMOA (Union Monétaire Ouest Africain), la CEMAC (Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale) et les Comores, isolées dans l’Océan Indien. Donc un réseau de trois banques centrales sans liens les unes avec les autres mais hiérarchiquement soumises au Trésor Français et à la Banque Centrale de la France, voire à la Banque Centrale de l’Union Européenne.

Il est certain que la souveraineté monétaire pour un aussi petit pays au système financier étroit et peu profond est complexe. Mais tout de même on espérait des experts des analyses un peu plus sérieuses.

En particulier sur le crédit, le maillon essentiel pour dynamiser l’économie du pays, heureusement mis en relief par un panéliste et puis par une cheffe d’entreprise dans les vidéos présentées à l’occasion. Question évacuée à saute-mouton : la faute aux créances douteuses. S’il n’y a pas de banque d’investissement, si les taux des crédits des banques commerciales sont si élevés, s’il n’existe pas d’outils pour booster les entreprises comoriennes, etc. c’est la faute aux entreprises qui n’honorent pas leurs dettes. On nous prend pour des demeurés. Le Gouverneur de la BCC a tout de même tenté de faire passer la pilule en évoquant une politique de crédit-bail et l’ouverture d’un marché des titres ?

Innovations de la BCC : des débats animés par des pénalistes bien choisis pour amuser la galerie. Des expert(e)s qui sont venus lire des textes préparés à l’avance répondre à des questions du public soumises par WhatsApp ?

Une célébration du cinquantenaire qui devrait faire réagir. En tout cas le bilan des 50ans, incontestablement, reste à faire pour fonder une vision féconde de l’avenir du pays.

Idriss (18/12-2025)


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