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Mayotte : réponse à Soimadou.*

Comment ne pas se réjouir de la contribution de Soimadou à nourrir le débat autour de la résolution de la question de Mayotte. D’autant qu’il focalise sur l’essentiel : les deux visions. Malheureusement notre ancien ministre, dans sa volonté de faire bonne mesure, me semble être tombé dans le piège français.
La vision française n’est pas de jeter des ponts ni des passerelles. De quel pont peut-il être question quand le visa Balladur et les mesures policières y découlant érigent un « mur de Berlin » entre Mayotte et les autres îles ? La coopération qu’elle propose est un subterfuge pour valider le fait accompli, imposé par le plus fort. On voit bien tous les efforts qu’elle fait pour que Mayotte soit traité comme la Réunion dans l’Océan Indien, que ce soit au niveau des jeux, au niveau de l’Union des Chambres des Commerce de l’Océan Indien. Chaque fois que dans une manifestation internationale, Mayotte et les Comores sont distinguées, la France fait un pas dans son objectif d’annexion définitive de l’île comorienne. C’est cela sa ligne.
Heureusement que le Président Sambi, malgré des nombreux obstacles, persiste dans son combat national. Non seulement il a systématisé la vision comorienne mais il a aussi remporté une victoire substantielle en parvenant à faire inscrire la question de l’île comorienne de Mayotte à l’ordre du jour définitif de la 64ème session de l’AG de l’ONU.
Cette vision comorienne que Soimadou présente avec brio ! Si la France est sincère quand elle affirme que les 4 îles Comores sont sœurs, elle doit reconnaître leur « vocation » à constituer une entité indivisible, elle doit accepter des échanges sans entraves entre les sœurs, elle doit éviter le ridicule de ses médias qui en arrivent à parler de l’île française de l’Archipel des Comores. Si la France n’a pas complètement tourné le dos à son histoire ; si elle croit encore à un monde civilisé régit par des lois adoptées par la majorité, elle devrait respecter les résolutions de l’ONU et éviter d’être poursuivi pour crime contre l’Humanité du fait de déplacements forcés de population dans un pays.
Tu as raison Soimadou, qui sait ce que seront le monde et en particulier notre Archipel dans 50 ans ? Mais pourquoi cela devrait-il servir la vision française et pas la comorienne ?
Tu as raison de dire que la résolution de la question de Mayotte « ne passera pas par des proclamations, ni par des professions de foi, ni par des attitudes irrédentistes », j’ai envie d’ajouter ni par une capitulation qui ne dit pas son nom. Est-ce du réalisme ou du pragmatisme de plier face aux plus forts qui piétinent les lois ?
En tout cas, la voie comorienne tracée par le Président Sambi un état deux administrations est une démarche pragmatique qui prend en compte le rapport de force, elle propose un cadre de négociation et dessine une voix : une transition à travers une administration commune de l’île. Si la France a une vision à proposer qu’elle rejoigne le cadre international de négociations au lieu de chercher à imposer un cadre bilatéral au sein duquel elle imposera ses desiderata.
Le Président Sambi et tous les patriotes derrière lui, ont montré ces dernières années que la défense ferme et intelligente du droit du pays contre la puissante France fait avancer le schmilblick.
Idriss (09/12/2009)
*Article Albalad n°143 et 144 : Mayotte deux visions face à face (albalad.com)

Commentaires

Unknown a dit…
Il faut arreter la desinformation . Ce n'est pas la question de l'occupation de l'île de Mayotte par la France qui risque d'être examinée dans cette 64° session, avec toutes les conséquences juridiques. C'est une nouvelle question qui traiterait des voies et moyens d'evoluer vers la légitimité de l'occupation française via "un état, deux administrations"
De plus la question de Mayotte, la vraie et la fausse n'est toujours pas inscripte à l'ordre du jour, quoi qu'en dise AL WATWAN

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