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Comores-France : entre amitié et oppression

Concluant son déplacement aux Comores, M Michel Delebarre, sénateur-maire et président de la Communauté Urbaine de Dunkerque, souligne « dès mon arrivée, j’ai senti qu’il y avait un sentiment affectif et je n’ai pas été déçu » (in Lagazette des Comores numéro 1949 du 27/05/2013). De façon générale, les français qui visitent la partie indépendante du pays sont charmés par l’accueil, l’ouverture, et éprouve un sentiment de sécurité. Nombre d’entre eux s’étonnent des préjugés qu’ils avaient au départ. Même ceux qui sont installés à Maore partagent ces sentiments, la plupart affirment même se sentir mieux à Ngazidja qu’à Maore.

Eh oui les Comoriens aiment la France. Les peuples ont tissé des liens intimes. Malheureusement les dirigeants français n’en tiennent pas compte. Aveuglés par leur puissance et la docilité des gouvernants comoriens, ils continuent avec arrogance leur politique de grande puissance malmenant un petit pays. Ils sont entrain de semer la haine. A commencer par Maore même où le statut de sous homme réservé au baco (ainsi désigne-t-on les maorais de base) conduit à la révolte, ce qui se traduit par la montée du sentiment d’insécurité des wazungu qui se « bunkérisent » dans des « mzungulands », ces quartiers barricadés des « en-de-en-hauts » français blancs et et maorais , une situation qui envenime les choses et ferme tous les issues. De plus en plus de fonctionnaires français sont déçus après quelques mois passés à Maore et cherchent à partir. Ils s’aperçoivent que Maore ne sera jamais un département français comme les autres.

Dans la partie indépendante, l’Etat français réagi violemment à toute initiative susceptible de gêner son annexion et les expulsions de Comoriens de Maore. L’épisode burlesque de l’interdiction de visa Schengen à tous les Comoriens suite à la décision d’exiger de tout voyageur entre les îles de disposer d’une carte d’identité est édifiant. Pour sa part l’ambassade de France aux Comores mène une propagande acharnée contre tout sentiment national comorien. Tout Comorien qui s’oppose à l’annexion de Maore est indexé, traité d’anti français et subi une véritable répression : suppression de bourses aux enfants de Comoriens ayant la nationalité française aperçus soupçonné à tort ou à raison de sentiment national comorien, chantage au visa pour les autres, etc. On dirait que l’ambassade de France ne sait pas qu’un grand nombre de français d’origine dénoncent la politique néocoloniale de la France aux Comores.

Les Comoriens ne font rien contre la France. C’est le contraire, c’est la France qui est venue chez nous, qui s’est emparée d’une île comorienne et qui y pourchasse des Comoriens commettant ainsi un crime contre l’humanité. Maore est une île comorienne, elle appartient à tous les Comoriens, pas aux seuls Comoriens originaires de Maore. Il en est ainsi de tous les pays. Ce n’est pas parce qu’une région est une île qu’on peut la séparer arbitrairement des autres. Toute île ne constitue pas une nation, un peuple. Les quarante de séparation de Maore d’avec les autres îles n’ont entamé en rien l’unité du peuple comorien, une réalité historique intangible qui a émergé indépendamment de la volonté de qui que ce soit.
Idriss(27/05/2013)

Commentaires

Mcomore a dit…
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Mcomore a dit…
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