Accéder au contenu principal

Des lycéens privés de BAC par une notabilité

Ils sont plus d'une centaine dans Kurani Ya Sima dans le Badjini. Certaines voix s'étaient élevées pour appeler à la raison, pour souligner l'absurdité de condamner 137 lycéens de Terminale à une année blanche pour de la vanité villageoise. Les carottes sont cuites, la notabilité a persisté et les terminalistes ont boycotté les épreuves du BAC. Ils repasseront peut être l'année prochaine.

La Mouvance présidentielle a tenu un grand meeting hier (Alwatwan du 11/07/2018) à Fumbuni, capitale de la région Badjini sans un mot sur cette grave question qui devrait interpeller tout comorien responsable.

Interrogé par Alwatwan du 11/07/2018, le Secrétaire Général du Ministère de l'Education regrette seulement et calme sa conscience avec une pirouette : les lycéens en voudront, croit-il, à leurs parents mais pas au gouvernement.

Ce fait qui peut paraître local, insignifiant est gravissime à mes yeux. Il révèle la réalité de l'Etat comorien.

A ceux qui se réclament frauduleusement d'assises du Mouvement du 11 août, je leur rappelle que le M11 avait envisagé cinq thèmes majeurs dont l'édification de l'Etat comorien. D'où vient-il ? Comment notre système architecturé autour de nos "anda na mila" de nos villes et villages qui fonctionnait avant la colonisation a évolué en Etat "national, moderne" ? Comment analyser les rapports entre l'appareil d'Etat d'une part et d'autre part la notabilité et les Ulémas ? Pourquoi de façon générale le fonctionnaire comorien considère qu'il doit se servir de l'Etat pour s'enrichir et se valoriser face à la communauté de son village et non servir l'Etat et tous les administrés ? Pourquoi les lois peuvent être piétinées par ceux qui en ont la garde sans que cela soulève une indignation générale ? Ceux qui le souhaitent peuvent se référer aux documents qui devaient servir de base aux assises et qui ont été mis au placard pour pondre à la place une constitution monarchique.

Le détournement des assises n'ont pas permis d'avancer. Et on reste au même point : ne même pas savoir qui dirige le pays ? Les Elus de la République, les notables, les Ulémas ?

Comment des notables peuvent-ils empêcher les enfants de passer leurs examens de fin d'année pour des futilités sans que l'Etat réagisse avec la fermeté appropriée pour imposer le respect de ses dispositions administratives ? La force publique ne serait-elle là que pour les opposants politiques ?

Parfois des Ulémas édictent des "fatwa" ou formulent des règles sans que l'on sache au nom de quoi ils le font.

Ne serait-il pas temps de penser à initier un processus de construction d'un Etat comorien original, avec des règles qui correspondent à nos mœurs et usages, à notre religion ouverte, à notre histoire, etc.

Idriss (11/07/2018)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

EL MAAROUF : un chancre sur le visage du pays !

Ces derniers jours la grève à EL MAAROUF fait réagir et a conduit le Gouvernement à sanctionner un de ses piliers! Le fonds de la question bien évidemment sera maquillé. Il n'en restera pas moins comme ce fut toujours le cas que le "principal" hôpital du pays donnera une image fidèle de la réalité lamentable de notre pays. Et chaque comorien en porte sa part de responsabilité. D'abord les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays. Tous sans exception, ceux qui sont passés et ceux qui terminent leur mandat. La situation d'EL MAAROUF illustre leur incurie, leur irresponsabilité et les condamnent sans réserve. Et pourtant l'argent a coulé à flots ! Durant ces vingt dernières années les soutiens des partenaires bi et multilatéraux sont innombrables. Des beaux bâtiments entrain de tomber en ruines ! Les experts se sont bousculés au chevet d'EL MAAROUF. Rien, rien de rien ! On a eu droit comme il est d'usage, à ces fameux "séminaires-défoulemen

Des manuels d'histoire des Comores au service de la France

Un historien comorien a adressé au Comité Maore le courrier suivant. Il dénonce des falsifications de l'Histoire des Comores destinées à conforter les thèses française sur Mayotte française. Je le publie en intégralité Je vous écris pour vous mettre au courant ou vous rappeler qu'un manuel scolaire d'histoire pour les classes de 6e et 5e vient d'être édité pour application à la rentrée prochaine. L'aspect pédagogique laisse moins de place à la critique. Mais certains choix des documents frisent à la collaboration. Il y a en effet entre autres les titres de "Mayotte et les Comores", et "L'archipel aux sultans batailleurs". Les jeunes comoriens vont apprendre que Mayotte ne fait pas partie des Comores. "L'archipel aux sultans batailleurs" est un raccourci servant de justification à la colonisation française qui y a remis de l'ordre. En même temps c'est une abnégation de l'existence d'un Etat comorien avant

AZALI A L’ONU : ENTRE RIDICULE, HONTE ET REVOLTE

Il s’agit bien évidemment du discours d’Azali devant la 78 ème AG de l’ONU. Ridicule quand le président de l’Union Africaine (UA) joue à la « grenouille qui veut se faire aussi grosse que la vache » sous les applaudissements soutenus de son clan. S’attribuer un succès illusoire comme l’inclusion de l’UA dans le G20 relève de l’usurpation. Car il s’agit d’une revendication de longue date des Chefs d’Etat pro français comme Ouattara, Macky Sall, Talon, etc. Le G20 qui regroupe des pays intègre un continent !? L’immense Afrique avec ses 54 nations, ravalée au niveau d’un pays. Réduire la lame de fond qui secoue l’Afrique dite francophone à des simples « changements anticonstitutionnels » relève de la prestidigitation lorsque cette caractérisation provient d’Azali, un putschiste multi récidiviste qui s’apprête à commettre un holdup électoral. Réclamer « un multilatéralisme plus juste, … l’accompagnement des partenaires de la Communauté Internationale, … miser sur la réalisation de