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Quelle issue à la crise ?



Le pays tout entier est bouleversé. Des affrontements armés qui durent ! Des morts, des blessés ! Le scénario est loin de celui d’août 1997. Nous sommes en présence d’une véritable guérilla urbaine. Comment cela est-il possible dans notre petit pays si pacifique. (Mandela avait en son temps indiqué : c’est le pouvoir qui impose le choix des armes.)
Les insurgés de Dzuwani mettent le pays à rude épreuve. Le pouvoir a tenté de les présenter comme des jeunes drogués manipulés puis comme des terroristes, en vain. On a affaire à des combattants décidés, qui mettent en œuvre des stratégies et des tactiques réfléchies. Ils ne communiquent pas formellement, ce qui déséquilibre l’opinion. Alors chacun y va de son commentaire passionné : soutien, condamnation, affabulation, etc.
Les déclarations des organisations et les post dans les réseaux sociaux et les blogs se multiplient. Mais comment arrêter le massacre ? Comment sortir de la crise?
Le pouvoir a compris qu’il ne pourra pas mâter la rébellion à moins de bombarder la médina, un crime innommable contre l’Humanité qui mènerait Azali, un jour ou l’autre, devant la Cour Pénale Internationale. Sa proposition donc : la reddition contre une promesse de pardon. De la part de gens dont on connaît le respect des engagements, y compris quand ils ont juré sur le Coran, c’est mince. Le pouvoir n’est même pas prêt à accepter une intervention du Croissant Rouge comorien pour évacuer les morts et les blessés, pour ravitailler en eau, nourriture et médicament la population prise au piège. Comment avoir confiance à la parole d’un tel pouvoir ?
L’Union de l’Opposition proclame que le « problème c’est Azali » (on avait entendu pareille ineptie en 1997, alors c’était Taki) mais elle n’est pas capable d’en tirer les conséquences pratiques : mobiliser le pays autour du mot d’ordre « AZALI DÉGAGE ». Non elle recommande à la Communauté Internationale d’user de son droit d’ingérence. En clair que les grandes puissances, la France en fait, imposent leurs lois au détriment de notre pays, pourvus qu’ils reviennent sur les devants de la scène.
Toutes les voix citoyennes et celles de l’Afrique appelle au calme, au cessez le feu, au dialogue.
Malheureusement rien ne bouge et le calvaire se poursuit. Il est manifeste que ce qui a chamboulé le pays, ce sont les ambitions démesurées d’Azali. Les 5 ans ne lui suffisent plus. Il en veut 10 dans un premier temps et l’éternité viendra avec un petit coup de pouce.
C’est cela le fond des malheurs qui endeuillent notre pays. Des présidents africains de ce genre ont apporté des deuils et des souffrances indescriptibles sur notre continent. Il faut donc contraindre AZALI à RENONCER FORMELLEMENT ET PUBLIQUEMENT à son délire. Son cinéma grotesque sur la « mise en jeu de son mandat » ne trompe personne. Concrètement Azali doit libérer tous les prisonniers politiques. Les procédures judiciaires seront suspendues et reprendront lorsque la situation sera apaisée et que la justice pourra passer dans la sérénité et le respect du droit des uns et des autres. L’armée doit évacuer Mutsamudu, la récupération des armes viendra en son temps. Et enfin une Conférence Nationale parrainée par l’Union Africaine réparera tous les dégâts commis depuis la dissolution de la Cour Constitutionnelle et stabilisera la situation politique et militaire.
Si d’aventure le Président Azali refuse. Les enjeux deviendront on ne peut plus clair : soit le le pays bascule dans une dictature personnelle, soit un large et puissant mouvement populaire émerge et renverse le régime Azali. Le pays doit compter sur ses propres forces pour ouvrir des nouvelles perspectives salutaires. Cela est possible. Les combattants de Dzuwani le prouvent.
Idriss (19/10/2018)

Commentaires

Anonyme a dit…
Very true. Yep, you textbooked it! I need engagement.

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