Elle
est tombée en pleine nuit et elle a suscité l’indignation
générale d’un côté et le triomphe de l’autre ; Mansour
Kamardine, fer de lance du séparatisme maorais, pavoise.
Plusieurs
mois « d’affrontement » entre le refus d’accueillir
les expulsés de Maore et le refus de délivrer des visas Schengen !
Pourquoi, pour quel résultat pour l’État comorien ?
Les
vrais problèmes sont niés. On ne parle même plus d’expulsion.
Les Français ont imposé aux Comoriens un nouveau mot
« réadmission ». On parle de « trafiquants d’être
humains entre les îles de l’Archipel » mais on zappe le visa
criminogène de Balladur. On met en avant une vision économiste de
la question de Maore en ignorant le fond du problème :
l’intégrité territoriale des Comores.
Sommet
de la capitulation : les « élus maorais » sont
désormais impliqués dans le dialogue franco comorien. Une des
revendications fondamentales des séparatistes maorais qui dirigent
l’île sous le chapeau de la France. Et bien évidemment Mansour
Kamardine a raison de crier victoire. Chacun perçoit bien qu’il ne
peut y avoir de solution à la question de l’île comorienne de
Maore sans les Maorais. Mais il y a la manière qui compte, voire qui
détermine. Et d’abord et surtout, plusieurs opinions sont notables
à Maore. Malgré les tenants de la pensée unique à la Kamardine –
Bamana, personne ne peut nier l’existence de partisans de Maore
française, de partisans de Maore comorienne et de partisans d’une
indépendance de l’île. Bien sûr en bonne logique coloniale, il
n’y a que les pro-français qui ont pignon sur rue, qui ont des
élus, etc. Mais les autres existent aussi, ils se manifestent quand
la situation le permet. En tout cas un vrai dialogue doit être
inclusif et donc exige la présence de toutes les tendances. Enfin
pourquoi inclure les « élus maorais » et ignorer ceux
des autres îles dans le Comité de Pilotage franco comorien appelé
à prendre le relais du Haut Conseil Paritaire. Comme une prime aux
séparatistes. Un non respect de la nouvelle Constitution dont le
pouvoir se réfère à tout bout de champ.
Au
total, sous des dehors diplomatiques, Azali capitule de nouveau. En
2005, Azali a permis aux jeunes Maorais de participer aux jeux des
îles de l’Océan Indien sous la pression du président français
Chirac. Un recul lourd de conséquence. Car la brèche ouverte à
l’isolement du séparatisme maorais a peu à peu conduit à la
départementalisation de l’île comorienne. En 2018, Azali
reconnaît des « élus maorais » du département français
de Mayotte comme partie prenante du dialogue franco comorien. Un
nouveau recul qui ne présage rien de bon. Pire on est en droit de
s’interroger s’il ne s’agit pas d’un boulevard ouvert vers
l’acceptation du fait accompli français : l’annexion de
l’île comorienne !
Malgré
les trahisons des en-haut-de-en-haut des quatre îles de l’Archipel
et quelles que soient les circonstances, il se trouvera toujours des
Comoriens à revendiquer le respect intégral de l’Unité des
quatre îles de l’Archipel des Comores.
Idriss
(07/11/2018)
Commentaires