Le constat est amer mais il faut
avoir la force de le reconnaître. Une
nécessité qui s’impose à qui veut réellement contribuer à
un changement du système qui ronge notre pays voire au-delà.
Unité Nationale
Le 6 juillet 1975, malgré
l’acharnement français à balkaniser les Comores, malgré la
revendication maoraise, l’unité du pays paraissait acquise, une
réalité fragile mais un fait tout de même. Personne
ne pouvait imaginer que 45 ans plus tard le pays serait au bord de
l’implosion.
Le coup d’État du 3 août 1975
marqua le début de la rupture. La
manipulation française produisait ses effets.
Bamana,
un des chefs du Mouvement
Populaire Maorais pouvait déclarer que Maore ne voulait pas de
« l’indépendance comorienne à la con » et préférer
rester « française pour être libre ». Même si la
ficelle était grosse, elle n’en conduisit pas moins à la
séparation formelle de Maore.
Malgré tout l’unité des quatre
îles était presque intacte, on pouvait se déplacer d’une île à
l’autre sans problème. Les lycéens maorais poursuivaient
leur scolarité au
lycée Said
Mohamed cheikh comme avant.
L’emprise française à
Maore était faible. Qui plus est La
France semblait se mordre
les doigts d’avoir piétiné la charte de l’ONU face
aux résolutions annuelles de l’ONU la condamnant.Ses
multiples déstabilisations du pays par
son bras armé Bob Denard,
semblaient impuissantes à ébranler la forte unité nationale
comorienne.
La première faille remonte au
dernier coup d’État de Bob Denard. Djohar renversé fut déporté
à la Réunion. Le
gouvernement qui prenait le relais fut constitué à l’ambassade de
France avec Cambi El Yachourty comme premier ministre, sans Chef
d’État. Conséquence essentielle dont on imagine l’origine :
l’État comorien renonçait cette année là au débat onusien sur
la question de l’île comorienne. Depuis lors la question n’est
plus débattue aux AG de l’ONU.
Le coup fatal revient à Azali I.
Pour rompre l’encerclement de Maore qui empêchait cette île de
prendre le large, la France déploya tous les moyens pour obtenir la
participation de Maore en tant qu’entité distincte, aux jeux
internationales des Îles de l’Océan Indien. Azali affronta la
communauté sportive comorienne et céda aux injonctions de Chirac
sans que l’on sache la contrepartie obtenue.
La voie vers la
départementalisation fut ouverte. Maore fut peu à peu intégrée
dans les institutions de la COI. La revendication franco-maoraise
devint l’adhésion pure et simple de Maore dans la COI au même
titre que la Réunion.
Pour sa part Sambi couvrit la
forfaiture. Il organisa parallèlement à la consultation sur la
départementalisation de Maore, son référendum sur des changements
de la constitution.
Avec Azali II et III, il est
autorisé de craindre le pire : l’acceptation de fait de
l’annexion de Mayotte semble acquise au regard des textes signés
ces derniers temps, voire celui
sur la
défense des frontières maoraises avec les Comores. Les
proclamations sur Maore apparaissent de plus en plus comme des
simagrée à usage interne
Enfin force est de souligner
l’incapacité de construire un front uni national autour de la
question de l’île comorienne de Maore. Les appels du Comité Maore
sont restés vains, un Comité Maore qui après
un peu plus de dix ans d’activités soutenues semble sur le déclin
subissant,
lui aussi, les manœuvres françaises.
Au total, si en 1975 l’appartenance
de Maore aux
Comores était évidente pour le monde entier,
en 2020, ce
n’est plus le cas.
La
plupart des cartes dans le monde réduise les Comores à 3 îles. Des
documents officiels circulent avec l’aval des autorités
comoriennes avec à leur en-tête des Comores de 3 îles. L’État
comorien avait même instauré un visa pour Maore qui s’ajoutait à
celui de Balladur. Les vols aériens vers Maore était et le sont
toujours considérés comme internationaux, etc.
Si
en 1975, le pays affrontait le seul
séparatisme
maorais, en 2020, le séparatisme embrase chaque île sapant
sérieusement l’unité nationale.
Que
dire de l’image internationale du pays.
Bob Denard nous colle à la peau. Ses crimes innommables, en
particulier l’assassinat des deux premiers présidents du pays,
n’ont jamais connu le moindre début de procès. Pire des
« dirigeants » comoriens sont allés le dédouaner dans
un procès en France. Impossible
alors d’en faire le deuil !
Comment
les autres pays peuvent appréhender la position comorienne sur la
France.
Au
lieu de la combattre pied à pied, les dirigeants comoriens considère
le pays qui occupe une partie de notre territoire nationale comme
leur principal ami. Qui peut soutenir un tel pays dans sa
revendication de son intégrité territoriale ?
Et
cette diplomatie de la mendicité poussée à l’extrême !
S’aligner purement et simplement sur les positions d’un
« bienfaiteur » dans un conflit international entre pays
amis est inqualifiable, témoigne d’un manque de dignité.
Dans
notre région du sud ouest de l’Océan Indien et notre organisation
de la Commission de l’Océan Indien, notre
pays fait piètre figure. C’est le seul pays à n’avoir jamais
hébergé les Jeux des Îles de l’Océan Indien faute
d’infrastructures sportives à la hauteur de l’événement.
Nous
capitulons face aux manœuvres françaises d’intégration de Maore
dans la COI. Aucune action d’envergure, hormis celle des JIOI de
2015 durant lesquels lesquels, sur initiative des sportifs, les
Comores quittèrent les jeux. Comment accepter ces dizaines de
milliers de morts et disparus sur le bras de mer Ndzuwani-Maore sans
une réaction énergique comme la saisine du Conseil de Sécurité,
comme une plainte à la Cour Pénale Internationale pour crime contre
l’Humanité, sans même des protestations formelles du style
convoquer l’ambassadeur de France aux Comores.
Les
Comores avec ses 4 îles, sa population d’un million de personnes
est loin, très loin des Seychelles avec ses plus de 100 îles et sa
population d’une centaine de milliers de personne. Nous sommes
ancrés à la dernière place en matière de budget annuel des pays
de la COI.
Est-il
besoin de disserter sur le marasme de la situation intérieure du
pays. La sanction globale qui
consacre la faillite de nos années d’indépendance se trouve dans
cette masse de jeunes qui fuit le pays vers Maore et l’Europe
quitte à mettre en danger leur vie, spécialement dans les dizaines
de milliers de morts et disparus du visa Balladur.
Avec
Azali III la détérioration s’aggrave au fil des jours. Pour la
première fois l’opposition rejette comme illégal un pouvoir qui
s’est implanté par la force et cela dans un pays qui a connu une
multitude de coup d’État. Et bien évidemment le pouvoir réagit
en accentuant la répression, sans s’embarasser des lois. C’est
souligner l’ampleur des fractures. On comprend que pour la première
fois on n’a pas fêté ensemble le 6 juillet.
Autre
élément significatif, l’absence d’une force politique portant
les aspirations du peuple comorien à l’indépendance, l’unité
nationale, le progrès économique et social. Le FD a fait son temps.
Il n’a pas réussi à tirer parti de la grande répression de mars
1985. Il est rentré dans les rangs devenant un petit groupe autour
d’un chef au passé honorable. Il faut accepter cet échec et
regarder vers l’avant. Il en fut ainsi du PASOCO.
LE
FRONT HAUT ET LE POING LEVÉ
Au
slogan « fier d’être comorien » qui mélange démagogie
et « suprémacisme comorien » j’oppose notre slogan de
jeunesse : LE FRONT HAUT ET LE POING LEVÉ.
Le
FRONT HAUT parce qu’aux moments cruciaux de l’histoire du pays,
il s’est toujours trouvé des jeunes à oser combattre pour la
liberté et le progrès économique et social. Malgré
les échecs du
MOLINACO-PASOCO et du FD, cet esprit est incontestable et anime la
partie de la jeunesse la plus avancée. Nous en avons eu un aperçu avec Hury aux dernières présidentielles.
Le
POING LEVÉ parce que cet esprit d’oser lutter, même s’il a du
mal à s’exprimer aujourd’hui, même
s’il met du temps à émerger, finira par sortir la tête de l’eau
pour créer une perspective crédible susceptible de sortir le pays
de la déchéance.
D’où
mes vœux de bonne fête de l’indépendance. Que la jeunesse du
pays prenne les choses en main pour espérer des meilleures condition
de célébration du 50ème anniversaire.
Idriss
(6 juillet 2020)
Commentaires
FAA VAVO AVEC TES BLABLA ....
BATEZ VOUS POUR SORTIR VOTRE PAYS DANS LA DICTATURES.
C4EST Là OU VOUS VOULEZ NOUS AMENER ? BANDES D' INCONSCIENTS
de HAINEUX .