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Quel bilan pour M. Souef aux affaires étrangères Éloges méritées ou trahison nationale ?

Que de louanges à M. Souef El Amine à l’occasion de son départ du ministère des affaires étrangères. Diplomate chevronné hyper compétent. Polyglotte, écrivain, etc. Un haut cadre (Ahmed Djoumoi, directeur des Organisations des Statistiques du pays depuis plus d’une vingtaine d’années) s’est même ému dans un long post sur Facebook qu’il puisse se trouver des Comoriens pour critiquer M. Souef, promu au même rang qu’Ali Bourhane dont on dit qu’il aurait été assassiné par les services français pour sa fermeté contre les expulsions des Comoriens de l’île comorienne de Mayotte. Cerise sur le gâteau : M. Souef est décoré par le Chef de l’État dans une célébration sympathique à Beït-Salam qui ajoute aux suspicions sur la démission du désormais ex-ministre des affaires étrangères.
S’il devait y avoir une aune pour apprécier réellement l’activité de Souef, à la tête des affaires étrangères du pays, ce serait incontestablement la question de l’île comorienne de Mayotte. Et là on tombe des nues. On a envie de parler de TRAHISON NATIONALE, pas moins.
Car ce qui a changé depuis son arrivée en 2016, c’est la quasi acceptation de la francité de Mayotte. Accusation légère, non fondée. Une insulte insupportable à un immense personnage !? Non, Malheureusement. Les éléments concrets tangibles sur lesquels se fondent cette grave accusation sont à trouver dans le dernier accord signé entre les Comores et la France. Pire encore dans son dernier interview à Alwatwan, le journal officiel du pays : les deux faits principaux qui clôturent sa mission.
Difficile d’analyser dans le détail, l’accord de partenariat entre les Comores et la France dans le cadre d’un article. J’en souligne quelques éléments seulement pour étayer ma terrible accusation de haute trahison. Ceux qui veulent aller plus loin peuvent le faire à cette adresse : http://www.infomie.net/IMG/pdf/document-cadre-partenariat-renouvel_-comores-alternat-fr-signe.pdf
L’accord de partenariat comprend 3 parties.
  1. Les objectifs de l’accord mettent en avant le « trafic d’êtres humains, la sécurité en mer » pour enrober le principal : « œuvrer en faveur d’une gestion rationnelle de la circulation des personnes et d’un contrôle des mouvements de population non maîtrisées entre les différentes îles »… On voit bien que l’objectif français, bien connu de tous : empêcher les Comoriens non maorais de se rendre à Mayotte.
  2. Les actions réciproques illustrent la progression française dans la reconnaissance par la partie comorienne de la francité de Mayotte.
    1. Dans une sous partie relative à la sécurité, on lit que le plan défini par l’accord sera mis en place par :
      - « les services comoriens
      compétents... »
      - « 
      avec l’appui de l’expert français déployé auprès du Ministère de l’Intérieur comorien, de l’attaché de défense et de l’attaché de sécurité intérieure auprès de l’ambassade de France à Moroni»
      - « et
      en lien avec la préfecture de Mayotte ».
      C’est moi qui souligne les trois parties pour m
      ettre en lumière la reconnaissance de fait de Mayotte française.
      Pire encore, certaines mesures préconisées sont encore plus explicites :
      - «
      mise en œuvre par l’Union des Comores d’un programme de lutte efficace contre les départs irréguliers d’embarcations vers Mayotte… l’Union des Comores s’engagent en particulier, à déployer dans les meilleurs délais, en partenariat avec la France, sa flottille de gardes cotes entre Anjouan et Mayotte... »
      - « 
      elle (la France) examinera avec la partie comorienne les modalités d’installation d’un radar à Anjouan pour faciliter les interceptions »
      - et bien évidemment « les poursuites pénales » sont mises en exergues et l’entraide judiciaire remise sur le tapis.
    2. Une deuxième sous-partie dite « réadmission » enfonce le clou
      La France assure généreusement « la prise en charge et l’accompagnement, à partir de Mayotte,
      des personnes devant retourner dans leur île d’origine de l’Union des Comores »
    3. La troisième sous partie intitulée « gestion régulée des flux migratoires » valide le visa Balladur. « ...la France et les Comores définissent un cadre propice... tout en maintenant l’obligation de visas pour la France (métropolitaine, collectivités et territoire d’outre mer) » La France a cru bon d’humilier la partie comorienne en ouvrant cette parenthèse pour bien signifier au monde que c’est de Mayotte dont on parle.
    4. ...
  3. Le suivi et évaluation
    Après le GTHN (Groupe de travail de Haut Niveau), le HCP (Haut Conseil Paritaire) voilà un nouveau : le Comité Franco-Comorien de Haut Niveau qui assurera le suivi de l’accord de partenariat.
En conclusion l’accord de partenariat est un document officiel à caractère international dans lequel on ne voit nul part que Mayotte est comorienne, par contre Mayotte y apparaît comme une préfecture française normale avec laquelle l’Union des Comores collabore. Faut-il autre chose pour accuser les signataires comoriens de ce document de haute trahison.
Dans tout cet accord de partenariat où l’on voit bien que c’est la France qui avance ses billes, quelle est la contre partie comorienne ? Disposition (c) de la partie sécurité : « sous réserve de la bonne mise en œuvre de ces mesures, les modalités de l’octroi d’une aide budgétaire directe feront l’objet d’un accord séparé » Et dans son interview M. Souef, diplomate chevronné aux multiples talents confirme : « Nous avons désormais une relation donnant-donnant. Nous recevions 4 millions d’euros d’aide budgétaire de la France par an, et nous sommes passés à 50 millions d’euros par an sur 3 ans. » in Alwatwan n°3981 du 3 août 2020.
N’est ce pas minable ? Ceux qui accusent le gouvernement d’avoir vendu Mayotte n’ont-ils pas des raisons sérieuses ?
Finissons par ce qu’on pourrait considérer comme une blague de mauvais aloi. Toujours dans son interview, M. Souef déclare : « Vous savez, la France est un partenaire privilégié et incontournable pour notre pays. Nous savons qu’il y a un dossier que nous devons un jour traiter, qui est la question de Mayotte. ». Une révélation de première importance : le dossier de Mayotte devra être traité ultérieurement. Actuellement on s’en sert pour quémander des sous comme le stigmatisent depuis quelques années les chefs départementalistes de Mayotte. Que les français se le disent la lutte pour Mayotte comorienne n'a pas encore commencé au sommet de l'Etat
En faut-il plus pour fonder une appréciation juste de notre éminent diplomate aux talents innombrables ! Le pays devrait le juger et non le décorer.
Idriss (03/08/2013)





Commentaires

NASSER a dit…
BRAVO MONSIEUR IDRISS , VOUS ETES VRAIMENT HYPER CLAIRE-VOYANT .
MAIS POURQUOI PENDANT TOUS CES ANNÉES PASSÉES TOUS LES GOUVERNEMENT SUCCESSIVES NE T'ONT
PAS Nommé AUX COMMANDES DU MINISTÈRE DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES L'AFFAIRE SERAIT Réglé RAPIDEMENT. MAYOTTE AURAIT DU Retourner aux COMORES POUR SUBIR LA DICTATURE ACTUELLEMENT.

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