Une augmentation des prix inimaginable, du jamais vu
ailleurs : plus de 40% pour le pétrole lampant, 50% pour le taxi, aux
environs de 25% pour le pain. Insupportable ! Les couches populaires frappées
de plein fouet ! Comme cela va de soi, l’impact de la flambée des prix des
produits pétroliers affectera tous les secteurs d’activité économique et social.
La vie des plus démunis d’entre nous s’accentuera et élargira la misère crasse qui
sévit déjà. Et paradoxalement tout va pour le mieux dans le meilleur de ce
monde pour le président Azali et les siens.
On n’a même pas le droit de protester. Des syndicats, des
associations de jeunes et de consommateurs voulaient organiser un rassemblement
pacifique pour protester contre la hausse des prix. Mal leur en pris. Leur
demande adressée à la préfecture pour solliciter la sécurisation du
rassemblement déclencha une répression qui frise le ridicule :
arrestations – intimidations des organisateurs, communiqué menaçant du
Ministère de l’Intérieur, déploiement massif de l’armée place de l’indépendance
le jour J.
Finalement black-out total. La peur paralyse. Même pas des
déclarations de protestation dans les réseaux sociaux. Seule des personnes bien
choisies peuvent parler dans le canard gouvernemental dont on connaît la
servilité.
Le pouvoir exulte. Il peut fanfaronner sur des fumeuses « mesures
d’accompagnement » qui ne peuvent tromper personne. De quoi peut-il être
question ?
D’augmentation des salaires qui ne toucheraient que les
fonctionnaires ! Peut-on sérieusement y croire. Et quand bien même, comment
toucher le privé et l’informel.
Subventionner ? Absurde parce que cela annulerait la
hausse.
La réalité saute aux yeux. Le pouvoir agit comme bon lui
semble, une habitude, affichant ainsi son mépris arrogant du peuple. C’est qu’il
n’y a personne en face ! Pour l’Opposition et ses innombrables
composantes, l’augmentation des prix est un non-événement puisqu’il n’ouvre pas
la porte de la présidence. Le président Azali et son gouvernement le savent
bien. Pour amortir le choc de la hausse des prix, ils ont uniquement consulté
le syndicat des transporteurs, le seul capable d’action susceptible de les gêner.
La conclusion s’impose : le peuple se trouve sans
défense. Tant que n’émergera pas une force politique puissante portant ses aspirations,
le peuple comorien sera une proie facile, jetée en pâture à des politiciens véreux dont le seul horizon c’est leurs poches.
Idriss (08/06/2022)
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