Nous publions in extenso la déclaration ci-dessous de
l'organisation UKOMBOZI
Le clan et la
famille Azali mènent le pays à la catastrophe. Il est manifeste que le pays se
trouve à la croisée des chemins.
Persister
dans l’impasse en s’en tenant à une dynamique autocratique avec le risque d’une
explosion sociale ou rebrousser chemin et trouver par l’intelligence et le
compromis la voie de présidentielles acceptables par le peuple comorien. Drame
cornélien dont l’issue dépendra d’Azali en personne : croire pouvoir
rester éternellement à la tête du pays en créant au passage, une dynastie, se
préparer une fin désastreuse dont personne ne peut mesurer l’ampleur ou bien rebrousser
chemin, se préparer une sortie digne, honorable ; une sortie inévitable car
aucun pouvoir n’est éternel.
Persister
dans l’impasse
Les
présidentielles actuelles ne sont pas des élections. Tout le monde le perçoit
clairement. Y compris ceux qui sont au pouvoir malgré une forme d’auto
suggestion.
En tout cas
c’est flagrant. Des élections sans juge électoral ne peuvent être qu’une
comédie de mauvais alois. La section électorale de la Cour Suprême ayant perdu
toute crédibilité :
· Elle
est née avec un virus génétique : tous ses membres sont désignés par le
président Azali, à sa simple discrétion. Sans précédent dans le monde à notre
connaissance.
· Même
nommé, un membre d’une Cour Constitutionnelle ou suprême, ne peut pas être
révoqué comme un simple DG d’une entreprise publique. En général il dispose
d’une certaine immunité pendant son mandat, une disposition, base de son
indépendance morale espérée envers la personne, physique ou morale, qui l’a
nommé. En licenciant la présidente de la section électorale, qui plus est, à la
veille de l’ouverture de la campagne, Azali montre à tous qu’il n’y a pas de
juge électoral mais une « couroucourou » à sa solde. Si les membres
de cette section avaient un minimum de dignité il devrait démissionner.
· La
section électorale de la Cour Suprême suit donc, à la lettre, les injonctions
du pouvoir. Deux cas flagrants :
o
Elimination de certains candidats sous des prétextes fallacieux dont
le maquillage grossier ne trompe personne
o
Rejet de la requête pour disqualification d’Azali. Il sera donc à
la fois président en exercice et candidat à sa propre succession, un sommet de
l’indignité. Plus donc d’équité entre tous les candidats, le minimum en matière
électoral.
En persistant
dans la voie de l’impasse Azali pousse le peuple à bout. Il mise uniquement sur
la force militaire, il ignore la force de la loi et pratique le droit du plus
fort.
Certains
Comoriens se perdent dans une « passivité » d’un peuple comorien
« lâche », incapable de révolter. Il s’agit d’une forme perverse de
comoro-pessisme
On devrait
tempérer ce genre de spéculation au regard de l’expérience des autres peuples. Compter
le nombre d’années mis par le peuple Tunisien pour se débarrasser de Ben Ali,
l’Egyptien de Moubarak, l’Algérien de Bouteflika, le Gabonais de la famille
Bongo, etc.
Rappelez-vous
le nombre d’années mis par le peuple comorien pour se révolter contre le
colonialisme français, le coût humain du combat qui a conduit à l’indépendance.
Ceux qui font de la propagande sur la peur de la mort des Comoriens parlent de
leur propre lâcheté, servent les intérêts de ceux qui nous dominent.
Un peuple ne
bouge que lorsque certaines conditions, objectives et subjectives, sont
réunies. En premier lieu un nombre conséquent de dirigeants d’envergure,
déterminés, courageux mais pas aventureux, dotés d’une vision stratégique
claire et capable de mettre en œuvre des tactiques épousant parfaitement les
réalités concrètes du pays. Pour notre part nous travaillons à cela, préparer
les conditions de la révolution comorienne.
Rebrousser
chemin
Option
difficile, quasi virtuelle. Il s’agit en fait d’un dernier appel à Azali.
Réalisez vos ambitions personnelles en suivant une voie qui ne plongera pas le
pays dans un bain de sang comme on le voit dans certains pays africains. Pour
cela nous vous proposons de :
1.
Recomposer la section constitutionnelle et électorale de la Cour
Suprême.
2.
Les nouveaux membres que vous nommerez par décret doivent résulter
d’un vrai dialogue entre le pouvoir, l’opposition et la société civile.
3.
Ces nouveaux membres doivent bénéficiez d’une immunité complète
durant leur mandat
4.
Sur cette base, mettez le pays sur la ligne de départ des
élections. Tout le monde pourra y participer, votre crédit sera restauré et
ayant accompli un tel geste difficile et courageux, vous aurez toute vos
chances pour l’emporter dignement. En tout cas vous aurez conquis l’affection
du peuple pour l’éternité.
En tout cas la
situation actuelle doit mobiliser le peuple contre la section électorale de la
Cour Suprême. Nous devons exiger sa recomposition, comme première et
indispensable condition à des élections dignes de ce nom
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