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Les leçons du mur de Berlin

09 novembre 2009, les principaux dirigeants du monde occidental se rassemblent à Berlin pour célébrer le 20ème anniversaire de la chute du mur, ce chancre puant qui orna pendant plus de 40 ans le front de l’Europe et du Monde.
Soirée pluvieuse durant laquelle on discoura sur la division brutale et arbitraire des familles, sur les innombrables drames dont des morts engendrés par le mur. Et l’on clama, haut et fort, la main sur le cœur « PLUS JAMAIS CA ». Imaginez, le Président français demandant, sans sourciller, avec son style engageant très particulier, au gotha de l’Occident, de détruire tous les murs qui briment les peuples. Ce n’est pas de l’imagination délirante, non, la radio française l’a annoncé dans ses titres sur la célébration berlinoise de la chute du mur.
Cynisme, déni de l’humanité des gens du Sud et de l’Est, européocentrisme débridé, comment comprendre et accepter pareille attitude. Y a-t-il deux poids deux mesures dans le respect des valeurs universelles liées à la condition humaine ? Car enfin, le monde occidental porte une lourde responsabilité dans le mur qu’érige Israël pour « sa sécurité » à l’instar de l’Allemagne de l’Est après la seconde guerre.
Même si les Comores sont petits et ne pèsent pour ainsi dire pas sur les affaires internationales, il n’en reste pas moins que c’est un pays qui voit s’ériger un « mur marin » qui brise son unité territoriale ; les Comoriens n’en restent pas moins des êtres humains qui par décision arbitraire et brutale ont vu des familles séparées, compte des milliers de morts chaque année depuis l’instauration du visa Balladur qui nous dénient le droit de circuler librement sur notre territoire national.
Les leçons de la chute du mur de Berlin doivent être recherchées dans la résistance multiforme du peuple allemand malgré une situation très complexe et très défavorable. Nous autres, nous en tirons aussi notre part de bouffée d’air pur, d’optimisme. Eh oui qui dans les années 50 ou les suivantes, qui au début de l’année 1989, aurait osé parier sur la destruction du mur de Berlin ? Tellement les fractures entre les « deux » Allemagnes étaient profondes, irrémédiables selon des nombreux analystes, sans comparaison possible avec le séparatisme insulaire, à l’origine des « deux » Comores. Eh oui nous sommes fondés d’affirmer que la restauration de l’unité des quatre îles Comores est inscrite dans l’Histoire, on peut la retarder mais on n’y peut rien. A la France d’en tirer les conclusions et de contribuer à « parachever l’indépendance inachevée » des Comores, c’est ainsi et ainsi seulement qu’elle « n’insultera pas l’avenir ».
Idriss 10/11/09

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