Accéder au contenu principal

POUR LA VOIE « UN ETAT DEUX ADMINISTRATIONS »

L’idée a provoqué un tollé dans certains milieux patriotiques de la diaspora en France. On assiste aujourd’hui à un véritable déchaînement qui frise l’hystérie. On ne trouve pas de mots assez forts pour dénoncer cette « équation machiavélique », ce « cautère sur une jambe de bois » et bien évidement ceux qui sont sur cette voie sont dans le meilleur des cas « des patriotes à l’ego démesuré » sinon « des collabos, des capitulards » avec lesquels « nous n’avons définitivement rien à voir ».
Voilà l’extrémité à laquelle conduit la mentalité groupusculaire. L’aveuglement est tel qu’on en arrive à des inepties du genre « le rapport de force est et a toujours été du côté comorien, car notre cause est juste ». Il y a une grande marge entre « l’optimisme du cœur », la croyance forte en la victoire finale du droit, du juste et le « pessimisme de la raison » qui oblige ceux qui veulent peser sur le cours des événements à une analyse fine des rapports de force. Et jusqu’à preuve du contraire, il est à l’avantage de la France. Il nous revient d’en prendre la mesure pour nous donner les moyens de le renverser. Mais il faut aller vers les masses, dans l’émigration comme dans le pays, il faut mobiliser largement, ce qui permet d’influer sur les positions des uns et des autres, de mettre « dans (certaines) bouches (des) slogans maladroits et inachevés patriotiques », ce qui constitue un premier pas dans le large front uni à constituer.
La question de l’île comorienne de Mayotte est une question nationale que personne ne peut confisquer, une question autour de laquelle il faudrait rallier toutes les forces qui comptent, en premier lieu celles qui ont les rennes du pouvoir. Bien sûr c’est une voie difficile surtout pour ceux qui sont engagés dans un combat sans merci contre le pouvoir actuel qui nous prépare des lendemains désastreux. En faisant primer les intérêts nationaux aux combats politiques quotidiens, on peut donner l’impression de « fournir (au pouvoir) un outil supplémentaire …en période électorale » mais il n’en est rien. J’en veux pour preuve le débat public large organisé ce jour au Palais du Peuple dans le cadre de la célébration du 12 novembre. Nombre d’intervenants ont critiqué le pouvoir, pourtant bien représenté dans la séance solennelle et mis en relief la nécessité d’opter pour des parlementaires réellement patriotes, capables de défendre les intérêts nationaux au Parlement.
Mais revenons à la question de fond. On est en présence d’une option française dite « dépassement du conflit franco comorien par la coopération » qui est minutieusement élaborée et mis en pratique de façon systématique. Il s’agit bien évidement d’une tentative grossière visant à pérenniser l’état de fait français à Mayotte. En face il y a l’option comorienne dite « un état deux administrations » balbutiante qui donne lieu à des divergences sourdes sur la manière de la mettre en route.
Il y a ceux qui voudraient en faire un simple slogan pour se dédouaner ou pour montrer qu’ils soutiennent le régime en place. Ceux là bloquent toute initiative dans cette voie. On y trouve des gens qui affichent sans honte leur servilité envers l’ambassade de France à Moroni.
Il y a ceux qui voudraient dériver vers une « légalisation » de fait, même limitée dans le temps, du maintien de l’île comorienne sous administration française. Ceux là proposent de « confier l’administration de l’île à la seule France » durant une période à négocier. Ils oublient ou font semblant d’oublier que la politique française éloignera encore plus Maore de ses îles sœurs.
Puis il y a ceux qui considèrent qu’une brèche est ouverte, qu’il faut s’y engouffrer. Ceux là avancent des propositions claires sur la voie ouverte par le Président Sambi :
 Unir tout le pays autour d’une vision commune qui réalisera la réintégration de Maore par l’organisation d’assises nationales dans lesquelles tout le monde, y compris les diasporas, sera représenté
 Considérer que le premier pas à accomplir est la suppression du Visa Balladur, en contre partie une politique de contrôle de l’exode rurale vers Maore, mais aussi vers Moroni, devra être mise en oeuvre
 Miser sur le soutien international en faisant de telle sorte que le Comité des 7 de l’Union Africaine soit au centre de notre activité internationale sans bien évidement négliger le soutien des autres grandes organisations internationales.
Faut-il craindre cette diversité dans le camp comorien ? Faut-il prendre prétexte des attitudes des uns et des autres pour abandonner la partie ? Chacun apporte sa réponse singulière, mais l’expérience du pays prouve s’il en était besoin que, jusqu’ici les patriotes se sont marginalisés et cela a été pour le moins improductif. Il est plus facile de surfer au dessus de la mêlée, sur le seul terrain des principes mais les décisions se prennent ailleurs. On ne peut pas ne pas mouiller sa chemise, prendre des risques.
S’ils se trouvent des patriotes qui ont des propositions réalistes, qui reflètent le rapport de force réel, qu’ils les formulent. Il n’y a pas d’ostracisme ni d’ego qui puissent les en empêcher. La voie n’en sera que plus clarifiée.
Idriss 12/11/2009

Commentaires

Unknown a dit…
« La question de l’île comorienne de Mayotte est une question nationale que personne ne peut confisquer…… »
Certes, que voilà une vérité, et sans doute la plus importante !
Ainsi pas plus le Comité Maoré, que les groupuscules patriotes de la diaspora n’ont le monopole du combat national !
Présenter l’option ; « un état , deux administrations » comme la nouvelle option officielle comorienne, alors qu’elle a toujours été celle du Comité Maoré , ainsi que celle de la réactivation du comité des 7 dont on a mesuré l’efficacité à la 64° session de l’AG de l’ONU et dans le même temps exprimer la méfiance à l’égard des autorités et du nécessaire « combat sans merci » relève de la schizophrénie. Comment justifier qu’on ait pu livrer ainsi une solution à un pouvoir dont on se méfie sans « une analyse fine des rapports de force » entre les organisations patriotiques et l’état comorien ?
Sans doute faut il au nom d’une analyse fine, préférer le fameux et fantomatique « Comité des 7 » et les quelques recommandations qu’il pourrait publier à une bonne et vieille résolution de l’Assemblée Générale des NATIONS Unies.
Sans doute faut-il préférer, au nom de la même analyse à la force du Droit et des Alliances, les tractations secrètes et « les intérêts nationaux » auxquels faisait allusion notre Ministre des Affaires Etrangères qui seraient mis en danger si on se décidait soudain à refuser d’accueillir nos expulsés. Mais de quels intérêts peut-il s’agir ??? Qui donc a osé lui poser la question ? Le comité Maoré l’a-t-il fait ?
Car il semble qu’à Moroni, on aime Mayotte mais qu’il n’est pas sur qu’on aime aussi les mahorais, pour oser envisager de confier pour de longues années encore leur destin à l’administration française. Pas sur qu’au bout des quelques décennies il reste beaucoup de choses de l’âme mahoraise.
Vous avez dit « : rapport de forces »
Une seule question demeure : est ce que la force de la France ne vient pas d’abord de la lâcheté comorienne ? Est-ce que ce ne sont pas l’irrésolution comorienne, ses renoncements, ses abandons ses négociations secrètes comme avec AZALI, qui ont construit la puissance française dans ce conflit ? Est-ce que si vraiment, la France n’avait rien à craindre, elle se serait abaissée à échanger la question contre des subsides ? Est-ce qu’elle se serait épuisée à organiser putschs, débarquements et déstabilisation à Anjouan, si en arrière plan, il n’y avait pas la question mahoraise ?
Est-ce que la France a disposé d’une puissance sui-generis, ou est ce qu’elle ne l’a pas acquise grâce à nos compromissions ?
Ce sont les gouvernements comoriens qui ont donné à la France les armes pour combattre nos revendications en montrant que tout pouvait s’acheter ?
Oui ? Il y a d’autres solutions !
Refuser de vendre notre intégrité…… refuser les négociations bi latérales, ou avec des comités des 7 nourris par la Françafrique, refuser d’accueillir nos expulsés, refuser de soumettre notre dette aux décisions de l’état français, !c’est à dire démanteler petit à petit tout ce qui fait sa puissance et que nous lui avons offert sur un plateau ; au lieu de faire applaudir Sambi
.Personne ne dit que le retour de MAYOTTE se fera du jour au lendemain, comme la chute du mur de BERLIN , mais qu’il faut d’abord un dialogue citoyen comorien, et non plus des ukases, et la livraison au pouvoir de solutions non discutées, qu’il est possible de parler d’abord de Mayotte indépendante, avant de parler de Mayotte comorienne, que ce ne serait pas plus malséant que de parler de Mayotte française, que cela pourrait aussi s’inscrire dans le futur d’une zone Océan Indien Unie, comme l’a fait l’Europe, parce que l’avenir n’appartient pas seulement à la prochaine décennie, et encore faudrait-il que nous sachions nous faire des alliés de nos frères de la zone !
Il faut rendre au comité maoré ce qui lui appartient. C’est aussi grâce à lui que la journée du 12 Novembre existe. Il faut hélas, reconnaître que cette année, dans cette journée, on a certes revendiqué, mais qu’on a surtout essayé d’aménager nos malheurs.
COMORES a dit…
On sait très bien que la France ne fera rien sans pression. Pourquoi les Comores ne refusent-elles pas les comoriens expulsés de Mayotte pour exiger la suppression du visa Balladur ?
Quand le Mirex parle des intérêts de l’Etat, c’est quoi ces intérêts qui sont au-dessus de la vie de nos concitoyens ? C’est bizarre

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...