"Je publie in extenso, une réaction de ComoresImpact soutenant l'écrivain Aboubacar Said Salim et les patriotes qui subissent les attaques insensées du lemohelien.com"
Militants de la cause mahoraise de tous poils rangez vos étendards, vous qui, froissés et
scandalisés par l’attitude de la France, hurliez à tout va !
Sidérés par les propos agressifs et la charge dont monsieur Aboubacar Saïd Salim fait l’objet
ces derniers temps pour avoir eu le tort d’adresser une lettre ouverte au président français,
nous avons décidé de porter haut et fort un message de soutien et de solidarité à l’endroit
de ce monsieur, dont son engagement et son courage surgissent comme une bouffée d'air
d'une conscience flamboyante en ce temps de grisaille. Au siècle des compromissions et des
soumissions où les hommes ne se sourcillent pas de brader à vil prix la seule valeur qui ne
soit pas à vendre (l’intégrité), il est vrai que vous demeurez la dernière chance d'une pensée
humaine et libre, n’en déplaise à vos détracteurs.
Depuis quelques mois, suite à l’annonce de la venue du président français aux Comores, une
magnifique tempête de contestation souffle sur le pays, balayant sur son passage les
arguments de nos dirigeants résignés à l’humiliation de cette exhibition publique.
En signe de protestation, des mouvements de la jeunesse comme N’goshawo, des militants
de la cause mahoraise de tout bord ont dénoncé un simulacre destiné à nous en distraire
pendant que la France achève le démantèlement de notre pays. C’est dans cette optique que
l’écrivain s’est fendu d’une lettre ouverte à la hauteur des enjeux. La démarche est
authentique, à l’image de l’homme qui a toujours refusé la servitude volontaire et qui a
toujours tenu à rester indépendant et à exercer son devoir d’écrivain. Pourtant, il pouvait
faire comme les autres, troquer sa notoriété aux bénéfices des prébendes que la France
distribue à floraison. Il pouvait faire comme les autres, profiter de son statut pour devenir un
compatriote d’affaires, comme ça fourmille partout ces derniers temps. Non, il n’en a rien !
Cette lettre du professeur Aboubacar Saïd. Salim n’est pas polémique : elle est toute
objective et elle vient à point nommé tant la question de Mayotte est d’une douleur
lancinante. L’auteur n’insulte pas les autorités comoriennes: il s’indigne contre cette mise au
pas de la politique française qui abaisse chaque jour notre souveraineté. Il n’offense pas le
peuple français : il rappelle à ses dirigeants des faits historiques et avérés dont nul ne peut
les ignorer sans se fourvoyer. Elle ne pouvait en être autrement.
Dans ce pays qui semble être un aimant à malheurs, la beauté de l’indignation, il semble qu’il
faille plus que jamais la clamer. Mais puisqu’il faut avoir un courage et un audace particuliers
pour nommer les choses telles qu’elles sont et non pas telles que la France et nos hommes
politiques voudraient qu’elles fussent, Aboubacar Saïd Salim est parmi ceux qui incarnent le
mieux cet engagement. Un engagement qui contient à la fois toute la fureur et tout l’espoir
malgré tout ce qui l’étouffe. C’est la meilleure réponse à donner à ceux qui ont choisi le
confort de la résignation. Ceux-là qui pensent qu’il n’y a plus rien à faire ni à espérer. N’étant
pas les plus forts et les puissants, nous n’avons qu’à nous taire. Mais voila que des voix
s’élèvent pour le fustiger de tout part et c’est au propriétaire du site internet (Le mohelien.com) Mr Abdoulanziz Riziki -ARM que l’on doit en premier lieu cette exhumation passionnante.
Monsieur ARM, que votre voix s’élève pour défendre le Président Ikililou et par ricochet son
directeur de cabinet Boléro, cela n’émeut personne. Depuis peu, vous vous êtes faits le
portefaix du pouvoir en place. L’esprit chauvin dont vous êtes à la fois héraut et adepte, a
réussi à vous rendre daltonien. Vous vous êtes enfermés dans une tour d’ivoire avec une
logique partisane qui vous empêche de regarder toute réalité objective. Vous voyez des
complots partout à chaque fois qu’un homme politique mohélien est critiqué. Mais là n’est
pas le problème. Le problème, c’est quand un homme qui prétend s'en tenir aux règles
morales parvient de façon éhontée à traiter de paranoïaques tous ceux qui dans la brume
refusent de prendre pour argent comptant le roulement de tambour d’un gouvernement
aux abois.
Doit-on comprendre que ceux qui refusent de boire comme du petit lait les filets de
mensonges officiels des autorités françaises doivent-être réduits au silence ? Doit-on
comprendre que ceux qui ne pensent pas comme vous sont forcément des fous et aliénés ?
Pour un homme qui se prend pour le phare d’Alexandrie, cela s’apparente bientôt à une
faillite de la pensée.
Un homme sous la férule du complexe colonial
Dans sa diatribe contre ce qu’il appelle non sans ironie « les bons et vrais comoriens »,
monsieur Riziki alias ARM entonne un chant d’amour pour la France et ses dirigeants. « Il
faudra qu’Aboubacar Saïd Salim nous explique avec pédagogie ce que fait la France pour
humilier les Comores alors que les comoriens se chargent de ramener leur pays vers le
niveau le plus bas ».
En veut-on une preuve entre mille de la responsabilité de la France dans ce drame
humain qui dure depuis 20 ans ? En Veut-on une preuve entre mille de la culpabilité de la
France dans la déstabilisation de notre pays depuis son accession à l’indépendance ?
Que des comoriens corrompus et sans scrupule ont été complices ou instigateurs des coups
d’état perpétrés aux Comores, ce n'est un secret pour personne. Aux Comores comme
ailleurs, des hommes véreux ont cru qu’il suffisait de tourner leur veste pour réussir la plus
parfaite des mues, ils ont été les exécuteurs des basses oeuvres. Ils ont trahi leurs pays, ils se
sont trahis. Mais nous ne voyons absolument pas ce que ça pourrait changer de la culpabilité
de la France qui, durant des années a fait de notre pays son arrière court.
Comment ne pas voir un lien entre ce chant d’amour et le discours sur les bienfaits de la
colonisation qu’on nous a tant ressassé depuis l’enfance. « Ah les noirs ; ces gros enfants
incapables de se prendre en charge. Sans les blancs, ils crèveraient, la gueule ouverte ». A
vous entendre, Il nous faut les remercier, ces blancs, ces français, et les couvrir des auréoles.
Il y a dans ce discours, comment dire, une touche indécente qu’aucun homme épris d’une
once de patriotisme ne peut rester insensible. Mais comment exprimer son incrédulité
quand le discours trompeur, les contre-vérités remportent la victoire sur le vocabulaire
normal. Une digue s’est fissurée. Et un phénomène de dérive tend à avoir lieu, si ce n’est
déjà fait. Celui des soi-disant intellectuels qui continuent à glisser dans l’acceptation des
pires platitudes du discours néo-colonialiste. Le journaliste Ahmed Ali Amir résume bien
cette situation. « La France qualifie d’intelligents les Comoriens qui admettent que «la
culpabilité est comorienne», à médailler les nationaux qui ont «évolués» dans le discours.
Ceux qui ont changé de fusil d’épaule ou changé de camp sont glorifiés » (Alwatwann°
2481).
Que surtout l’on nous comprenne. La critique de la France ne signifie pas la négation de la
mauvaise gestion des gouvernements comoriens. Elle n’a pas pour objet de dédouaner des
comoriens de leur part de responsabilité dans la non résolution de ce litige. Mais pourquoi
diable affirmez vous avec dédaigne et l'aplomb des camelots que seuls les comoriens
seraient responsables des naufragés de kwassa-kwassa à Mayotte. Mais qui a voulu qu’il en
fût ainsi ?
Que la longue agonie de ces milliers de victimes ne vous attriste pas, ça en dit long sur votre
sens du patriotisme à la carte. Chaque jour que Dieu fait, vous démontrez à tous ceux qui se
tortillent les neurones pour lire vos brûlots et vos discours à rebours que vous êtes d’abord
mohélien avant d’être comorien.
Non monsieur Riziki, vous n’êtes pas le flambeau mais vous êtes l’incendie. Vous prétendez
dénoncer la haine mais vous ne faites que la répandre. Vous prétendez établir des ponts
entre les îles mais vous ne faites que creuser les tranchées. Dans vos brûlots, vous pouvez
toujours faire diversion pour se donner bonne conscience mais cela ne remédie en rien à
cette monomanie intellectuelle qui vous caractérise. On a beau multiplier les barrages l’eau
va toujours à l’eau.
Quoi de plus beau que de finir avec cet aphorisme désopilant de François Mauriac, ô
combien véridique. « Pauvres intellectuels, qui prétendez vous dresser dans le monde entier
pour défendre le droit à l'insoumission et qui êtes les plus soumis de tous les hommes! Vous
ne vous apercevez même pas que vous portez le collier et la bricole, que vous tournez la
meule pour moudre un grain qui n'est pas le vôtre ». Pour bons et loyaux services, la France
vous bénira et vous le rendra au centuple.
Comorimpact
Ces derniers jours la grève à EL MAAROUF fait réagir et a conduit le Gouvernement à sanctionner un de ses piliers! Le fonds de la question bien évidemment sera maquillé. Il n'en restera pas moins comme ce fut toujours le cas que le "principal" hôpital du pays donnera une image fidèle de la réalité lamentable de notre pays. Et chaque comorien en porte sa part de responsabilité. D'abord les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays. Tous sans exception, ceux qui sont passés et ceux qui terminent leur mandat. La situation d'EL MAAROUF illustre leur incurie, leur irresponsabilité et les condamnent sans réserve. Et pourtant l'argent a coulé à flots ! Durant ces vingt dernières années les soutiens des partenaires bi et multilatéraux sont innombrables. Des beaux bâtiments entrain de tomber en ruines ! Les experts se sont bousculés au chevet d'EL MAAROUF. Rien, rien de rien ! On a eu droit comme il est d'usage, à ces fameux "séminaires-défoulemen
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