Accéder au contenu principal

Le cirque électoral

Et comme on s’y attendait, les trois candidats aux présidentielles ont gagné. Les choses devraient pourtant être simples puisqu'on examine les résultats après le déroulement des opérations électorales. On ne discute pas des tricheries, fraudes et autres irrégularités mais des résultats tels qu’ils sont sortis des urnes. En principe chaque camp les détient bureau de vote par bureau de vote par le biais de ses assesseurs respectifs. Bien sûr ce sont des résultats provisoires non validés par aucune institution. Mais des résultats quand même. Des faits vérifiables. Pourquoi donc tout ce brouillard ? Les perdants provisoires peuvent reconnaître des faits qu’ils vont contester pour la vérité définitive. Car ce qui a pu se passer au premier tour ne passera pas cette fois, ne serait-ce que parce qu’il n’y a que trois candidats. Aucun n’acceptera passivement qu’on lui vole sa victoire. Pourquoi ceux qui détiennent le pouvoir ne rendent pas public les résultats provisoires et laissent les rumeurs enfler, enfler jusqu’à constituer une bombe ? Veut-on mener le pays vers une guerre civile ?

Et l’on ne peut que se tourner vers l’ORTC. Il fut un temps où les résultats de chaque bureau de vote étaient diffusés à la radio nationale dès qu’ils étaient connus. Des journalistes passaient leur nuit électorale au Palais du peuple. Pourquoi a-t-on mis un terme à cette pratique ? Cette ORTC, tellement nulle, incapable après plus de 10 ans de produire une émission en directe (même la diffusion en direct d’un événement comme un match international des cœlacanthes dans le pays) , incapable d’organiser un débat de fond durant toute la campagne électorale, incapable d’organiser une soirée électorale (elle a seulement consacré l’essentiel de son journal du 10/06/2016 au seul déroulement et encore à Ngazidja uniquement : un tel a voté, tout est calme, et autres banalités du même genre.). Cette ORTC qui apparaît comme un obstacle à l’épanouissement de la démocratie, comme un chancre puant sur le visage du pays.

Incontestablement la démocratie comorienne est très malade. L’élection majeure n’a pas donné lieu à des échanges sur le devenir du pays durant les cinq prochaines années, voire au-delà. Des questions fondamentales comme le maintien de l’île comorienne de Mayotte, comme la vraie lutte contre la pauvreté,… n’ont pas été abordées comme il le méritait. Les pratiques magouilleuses et honteuses ont marqué tout le processus électoral. Et pour couronner le tout, voilà que l’on cherche à brouiller les résultats, un simple comptage.

Ceux qui veulent que ça change, ont bien du pain sur la planche. Il faudra désormais se mettre en route car les élections sont tout de même finies.

Idriss (11/04/2016)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

EL MAAROUF : un chancre sur le visage du pays !

Ces derniers jours la grève à EL MAAROUF fait réagir et a conduit le Gouvernement à sanctionner un de ses piliers! Le fonds de la question bien évidemment sera maquillé. Il n'en restera pas moins comme ce fut toujours le cas que le "principal" hôpital du pays donnera une image fidèle de la réalité lamentable de notre pays. Et chaque comorien en porte sa part de responsabilité. D'abord les dirigeants qui se sont succédés à la tête du pays. Tous sans exception, ceux qui sont passés et ceux qui terminent leur mandat. La situation d'EL MAAROUF illustre leur incurie, leur irresponsabilité et les condamnent sans réserve. Et pourtant l'argent a coulé à flots ! Durant ces vingt dernières années les soutiens des partenaires bi et multilatéraux sont innombrables. Des beaux bâtiments entrain de tomber en ruines ! Les experts se sont bousculés au chevet d'EL MAAROUF. Rien, rien de rien ! On a eu droit comme il est d'usage, à ces fameux "séminaires-défoulemen

Des manuels d'histoire des Comores au service de la France

Un historien comorien a adressé au Comité Maore le courrier suivant. Il dénonce des falsifications de l'Histoire des Comores destinées à conforter les thèses française sur Mayotte française. Je le publie en intégralité Je vous écris pour vous mettre au courant ou vous rappeler qu'un manuel scolaire d'histoire pour les classes de 6e et 5e vient d'être édité pour application à la rentrée prochaine. L'aspect pédagogique laisse moins de place à la critique. Mais certains choix des documents frisent à la collaboration. Il y a en effet entre autres les titres de "Mayotte et les Comores", et "L'archipel aux sultans batailleurs". Les jeunes comoriens vont apprendre que Mayotte ne fait pas partie des Comores. "L'archipel aux sultans batailleurs" est un raccourci servant de justification à la colonisation française qui y a remis de l'ordre. En même temps c'est une abnégation de l'existence d'un Etat comorien avant

AZALI A L’ONU : ENTRE RIDICULE, HONTE ET REVOLTE

Il s’agit bien évidemment du discours d’Azali devant la 78 ème AG de l’ONU. Ridicule quand le président de l’Union Africaine (UA) joue à la « grenouille qui veut se faire aussi grosse que la vache » sous les applaudissements soutenus de son clan. S’attribuer un succès illusoire comme l’inclusion de l’UA dans le G20 relève de l’usurpation. Car il s’agit d’une revendication de longue date des Chefs d’Etat pro français comme Ouattara, Macky Sall, Talon, etc. Le G20 qui regroupe des pays intègre un continent !? L’immense Afrique avec ses 54 nations, ravalée au niveau d’un pays. Réduire la lame de fond qui secoue l’Afrique dite francophone à des simples « changements anticonstitutionnels » relève de la prestidigitation lorsque cette caractérisation provient d’Azali, un putschiste multi récidiviste qui s’apprête à commettre un holdup électoral. Réclamer « un multilatéralisme plus juste, … l’accompagnement des partenaires de la Communauté Internationale, … miser sur la réalisation de