Accéder au contenu principal

Du débat sur les partis politiques comoriens

La promulgation de la loi sur les partis politiques soulève des vagues. Une situation qui mérite l’intérêt de tous ceux qui sont attachés au développement du pays.

Chacun comprend l’idée qui est à l’origine de cette loi. Une multiplicité de partis politiques. Innombrable ! Un encombrement de la scène politique qui sème la confusion et obstrue la démocratie.

Première interrogation. Les analystes les plus avertis ont signalé que les partis ont été associés à l’élaboration de la loi, que celle-ci a été promulguée il y a trois ans ! Et les partis politiques semblent la « découvrir » seulement maintenant et les éliminés crient à tue-tête au scandale ! N’est-ce pas un témoignage de leur incurie ?

Deuxième interrogation. Des « dirigeants » politiques s’indignent que leurs partis « historiques » ne puissent pas continuer d’exister et considèrent que ce sont les partis de l’argent qui l’emportent. Il ne peut être question de défendre les partis qui pillent l’Etat, pratiquent la corruption et qui de ce fait occupent le haut du pavé. Mais il ne faut pas que cela nous fasse oublier tout le reste. Le budget d’un parti reflète sa capacité de mobiliser, son intelligence pour alimenter ses caisses. Un parti qui a plus de trente ans qui est incapable de présenter de candidat à la Présidence du pays, ou au gouvernorat d’une île, ou même à une mairie, un tel parti, fut-il « historique » n’est-il pas mort de fait ? D’autant que ces partis ne sont même pas des courants politiques ; ils ne se sont pas dotés d’un programme politique connus par le pays ; ils ne s’expriment pas sur les grandes questions auxquelles le pays est confronté ; ils ne réagissent pas à l’actualité ; ils ne disposent pas d’organe de presse et se révèlent même incapables d’utiliser les réseaux sociaux !

Des partis sans opinion, sans principes directeurs ont-ils une raison d’exister! Certains ont joué un rôle notable dans le passé, mais aujourd’hui ils ne représentent plus rien ou si peu. Il y a aussi des rassemblements de grands intellectuels de ce pays, des partis qui ont plus de 10 ans d’âge, contraints de se rallier à une réaction crasse pour exister. Ces considérations font mal mais on ne peut pas les occulter si on veut frayer une voie à une démocratie comorienne vivante susceptible de produire des alternatives crédibles aux prédateurs qui occupent les devants de la scène.

Au total, cette loi sur les partis est à l’évidence anticonstitutionnelle dans son versant interdisant l’existence et/ou la création de nouveaux partis politiques. Il faudrait saisir la Cour Constitutionnelle pour la faire annuler et ouvrir la voie à une loi qui fera une place au principal parti (ou regroupement) d’opposition et laisser les courants de pensée s’exprimer librement dans le respect des lois.

L’enjeu politique essentiel aujourd’hui se trouve être précisément l’émergence de nouveaux partis politiques susceptibles de porter les aspirations des Comoriens au bien-être et aux libertés fondamentales. Une problématique qui occupe déjà les réseaux sociaux !

Idriss (13/01/2017)

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

MAORE : OFFENSIVES ANTI COMORIENNES DE LA FRANCE

Après le désastre provoqué par le cyclone Chido, tout le monde attendait de la France, la puissance occupante un plan de reconstruction de Maore. Que nenni. Trois mois après le désastre, le gouvernement français gesticule, fait du bruit sans parvenir à rétablir la situation des plus démunis. L’approvisionnement en nourriture, eau, électricité ne couvre pas tous les besoins, tant s’en faut. Au lieu de chercher des solutions provisoires pour loger les sans-abris, les autorités françaises ont interdit la vente de tôles utilisées pour la construction d’habitat de fortune sans pour autant proposer des alternatives comme les logements provisoires sous des tentes comme cela est d’usage après les catastrophes naturelles. Non, la France traite les Maorais en mendiants dans le cadre de son assistanat et tente de les enfumer en indexant les « clandestins », bouc émissaire de prédilection. Une tactique payante en vogue depuis toujours. Mais le gouvernement français est allé encore p...

3ème séminaire gouvernemental : encore une messe d’autosatisfaction

Qui pourrait contester l’opportunité de tenir un séminaire gouvernemental pour évaluer le PCE (Plan Comores Emergent) à travers ses PTA (Plan de travail Annuel) dont l’objectif affiché est de servir « l’intérêt supérieur de la Nation et la volonté commune de bâtir des Comores prospères et paisibles » (Discours du président Azali cité dans Alwatwan du 13/05/2025). La pertinence de la démarche est malheureusement anéantie par des thèses du style « … des transformations structurelles et tangibles ont déjà été engendrées au bénéfice de notre peuple » (propos de la Commissaire au plan rapportés » par la Gazette des Comores du 14/05/2025). Inévitablement la montagne accouchera d’une souris. Comme à son habitude, le pouvoir se congratule dans des messes budgétivores niant complètement une réalité abominable qui pourtant saute aux yeux de tous. Car on n’a pas besoin d’indicateurs sophistiqués pour appréhender la ruine du pays. Oui des nouvelles routes ont été goudronnées mais cela compense-t-i...

𝐔𝐧𝐞 𝐜𝐨𝐧𝐭𝐫𝐢𝐛𝐮𝐭𝐢𝐨𝐧 𝐚𝐮𝐱 𝐚𝐬𝐬𝐢𝐬𝐞𝐬 𝐧𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧𝐚𝐥𝐞 𝐬𝐮𝐫 𝐥'é𝐝𝐮𝐜𝐚𝐭𝐢𝐨𝐧

L’école constitue le socle d’une société Il me semble utile de souligner avec force l’importance de l’école même si l’on peut considérer cela comme des banalités que l’on rabâche à tout bout de champs. Il s’agit d’œuvrer pour une large prise de conscience de la population comorienne.   L’école occupe une place centrale dans la construction du futur d’une société. Elle ne se limite pas à la simple transmission de savoirs : elle façonne les citoyens de demain, leur transmet des valeurs, des compétences et des outils essentiels pour s’insérer dans la vie sociale, économique et culturelle. Une éducation de qualité est l’un des leviers les plus puissants pour lutter contre la pauvreté, améliorer la santé, promouvoir l’égalité hommes-femmes, renforcer la cohésion sociale et assurer la stabilité politique. Elle favorise aussi la compréhension des enjeux politiques et sociaux, encourage la participation citoyenne et contribue à la réduction des inégalités. En somme, l’école est le socl...