C’est une des questions essentielles du thème de l’Etat – Nation. Il s’agit ici de soulever la problématique en espérant les éclairages des contributeurs.
On peut considérer que la base de l’Etat ce sont ses lois qui structurent et spécifient des modes de fonctionnement avec en toile de fond la force (militaire, sociale, etc.) qui imposent le respect de ces lois.
Pourquoi cela ne marche pas chez nous ?
Avant la colonisation les Comores étaient parvenus à un niveau d’organisation sociale qui s’apparente à un Etat avec ses usages et ses règles, même si cela n’était pas formalisé dans des textes ni ne couvrait pas le pays tout entier (soulignons néanmoins les similitudes qui aiguillent vers la notion de nation). La société était structurée en fonction du cycle de vie des personnes et des événements marquants la vie (naissance, circoncision, puberté, mariage, etc.). Les valeurs étaient fortes et respectées par tous. Les sanctions étaient aussi graduée (mau, hulavwa, wuu, gungu, etc.) Personne n’aurait imaginé à l’époque un Comorien volant les biens de la communauté.
Durant la période coloniale, ce système cohabitait plus ou moins avec le colonial. Ce dernier s’étendait néanmoins.
L’indépendance semble être venue tout perturbé. Le pays a adopté le système hérité de la colonisation (les années Ali Soilihi n’y ont rien fait). A cela il faut ajouter les déstabilisations, les putschs sur putschs orchestrés par la France. Résultat le pays se mêle les pieds entre le droit français copié et collé, le droit musulman, le droit coutumier.
Autre aspect de la question : pourquoi une telle corruption dans l’appareil administratif ? Historiquement le fonctionnaire est apparu à l’époque coloniale aux yeux de la population comme un privilégié, qui gagne en prestige et s’enrichit à partir de sa position dans l’administration coloniale. A l’époque il y avait néanmoins les méthodes coloniales qui imposaient rigueur et cohérence, les choses se sont peu à peu diluées, l’irresponsabilité et la veulerie ont gagné du terrain.
Un travail important attend donc nos experts.
En guise de bibliographie je ne peux citer que les travaux de Damir Ben Ali
Idriss (13/03/2018)
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