Les français ne nous ont pas unis au contraire. Ils ont tenté de nous faire disparaître en faisant du pays un territoire malgache, disparition alors des Comores. C’est la lutte des premières élites comoriennes conduites par Said Mohamed Cheikh qui ont permis à la « personnalité comorienne » comme ils disaient à l’époque de refaire surface. La France s’est donc adaptée à une réalité vivante, l’unité de l’Archipel, dans son administration.
Au moment de passer à l’indépendance, la France nous a charcuté.
Une conférence de Damir Ben Ali (novembre 2014) permet de mieux comprendre le processus d’émergence d’une nation comorienne composée par nos 4 îles. Extraits :
Un auteur a écrit que les civilisations tirent leur originalité des éléments constitutifs des milieux naturels qui les portent et de l’expérience collective de la société dont elles sont l’expression. Dans ces îles de faibles dimensions, le trait caractéristique de l’environnement naturel est la fugacité des aspects physiques. La mémoire collective a conservé les souvenirs des villages, des champs de cultures, des forêts qu’un cyclone, une secousse tellurique ou une éruption volcanique a rayés de la carte en quelques jours.
Aux yeux du jeune lettré comorien, formé à l’école coloniale, coupé, dès son jeune âge, des espaces traditionnels de formation sociale et culturelle, un patrimoine physique de cette nature ne peut fournir le substratum d’une civilisation originale et la population qui en a la charge et la jouissance ne peut prétendre, sans faire sourire, à une histoire d’une grande profondeur chronologique. Aussi, pour une large partie de la jeune élite intellectuelle, le fondement de la société comorienne est un agrégat des normes, des principes et des valeurs importés.
Idriss (15/03/2018)
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