Les faits : samedi 1er septembre, une délégation comorienne de haut niveau (deux ministres d'Etat, un conseiller spécial du Chef de l'Etat, un ambassadeur) en transit à Maore refuse de descendre de l'avion pour éviter les humiliations que les autorités françaises font subir à tous les passagers en transit venant de Moroni . Humiliations est bien le mot qui convient et encore, il n'est pas assez fort pour dénoncer les vexations françaises. La loi internationale veut que les passagers en transit ne soient pas soumis à des formalités. Or quand on vient de Moroni et que l'on est en transit à Maore, on doit repasser les contrôles de frontière, même les bagages sont débarqués et chaque passager doit reconnaître les siens. Même les officiels comoriens n'y échappent pas! Et chacun imagine aisément l'atmosphère qui prévaut lors de ces contrôles des papiers et l'attitude arrogante des contrôleurs. Dans le même avion, les gendarmes français voulaient détruire des produits vivriers d'un passager qui ne se rendait ni à Maore ni en France.
Quelle peut être la raison de ces "contrôles de frontière" pour des passagers en transit ? En tout cas, ils ne peuvent qu'être doublement vexatoires pour les comoriens, double parce qu'ils rappellent que la France ne tient nullement compte du conflit qui l'oppose aux Comores sur la question de l'île comorienne de Mayotte et parce qu'ils sont illégaux et ne sont appliqués qu'aux passagers embarqués à Moroni. Il est permis de s'interroger sur cette volonté française d'humilier les comoriens pour bien marquer leur puissance qui impose tout ce qu'elle veut à un petit pays soumis.
Mais comment se fait-il que jusqu'ici il ne s'est pas trouvé un Ministre des affaires étrangères ou un autre dirigeant pour protester contre ces voies de fait et y mettre un terme ? Où se trouve donc la dignité de ceux qui dirigent notre pays ? où se trouve les limites de la veulerie ? Car il est des choses inacceptables pour un humain à moins de s'abaisser à la condition d'animal.
En continuant à considérer la France, comme le premier partenaire du pays, comme le meilleur ami des Comores, malgré la question de l'île comorienne de Maore, malgré ces milliers de morts et disparus dans les kwassa-kwassa, malgré son appui sans fards aux divers séparatismes, notre pays se couvre de honte, ferme toutes les portes à l'édification de notre nation et coupe l'herbe sous les pieds des pays qui voudraient nous soutenir dans la défense de l'intégrité territoriale du pays et de la charte de l'ONU. Quand on pense que le Président Sambi a lui aussi entonné l'air de la France qui soutient les Comores, fait l'impasse sur Maore, on ne peut que considérer que la descente aux enfers du pays ira en s'accélérant, que les crises à répétition continueront et que les conditions de vie des comoriens continueront à se dégrader comme chacun peut le constater dans sa vie de tous les jours.
Idriss
10/09/07
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